Urologie

Rétention sur HBP : traiter au maximum

Publié le 11/11/2016
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Différentes méthodes peuvent permettre d’éviter le port de protections ou la sonde à demeure, en Ehpad, chez les personnes inopérables ayant une rétention urinaire liée à une HBP.
HBP

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Crédit photo : JOHN BAVOSI/SPL/PHANIE

Chez les personnes très âgées, l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est souvent à l'origine de fuites urinaires. La solution de facilité consiste alors à proposer des protections urinaires ou une sonde à demeure. Si la responsabilité de l'HBP est confirmée, la première étape doit être de pousser le traitement médical au maximum, en prescrivant, en cas d'échec des traitements en monothérapie, l'association d'un alphabloquant et d'un inhibiteur de la 5-alpha-réductase. S’il s’agit de fuites par impériosités, les anticholinergiques peuvent être utilisés même en cas d’obstruction prostatique, sans crainte d’une rétention. « Mais plusieurs essais ont montré que si le résidu post-mictionnel est inférieur à 200 ml, les anticholinergiques ne donnent pas plus de rétention que le placebo. Seule la rétention chronique demeure une contre-indication », rappelle le Pr Desgrandchamps (hôpital Saint-Louis, Paris).

Fuir la sonde

Lorsque les fuites persistent et que la chirurgie prostatique est contre-indiquée, deux solutions peuvent être proposées pour éviter la sonde à demeure : la mise en place d'un stent  endoprostatique, solution déjà ancienne « mais sous-utilisée, estime le Pr Desgrandchamps, et l'embolisation prostatique, ces deux gestes étant réalisés sous anesthésie locale. Le stent écarte la paroi prostatique et permet aux urines de s'écouler. La seule contre-indication est un volume prostatique supérieur à 100 g ».
L'embolisation prostatique est une technique très récente  qui commence à être évaluée en France. Le radiologue interventionnel cathétérise les artères prostatiques et les obstrue par de petites particules.
Enfin, la sonde à demeure a toujours sa place pour les patients inopérables, à condition qu'ils n'aient pas de troubles du comportement et ne  risquent pas de l’arracher. Quand un patient a des fuites sur sonde, la tendance est de la changer pour une sonde plus grosse et de gonfler un peu plus le ballon. « C'est le contraire qu'il faut faire, car ces fuites sont liées à une intolérance vésicale à la sonde, explique le Pr Desgrandchamps. Plus celle-ci est petite, moins le ballon est gonflé, et moins il y aura de fuites ».


Dr Isabelle Leroy

Source : lequotidiendumedecin.fr