Une thèse soutenue en 2010 par Sébastien Guyot et Martin Pinet, réalisée auprès de 20 cabinets de médecins généralistes installés dans des stations de sports d’hiver, éloignés de plus de 30 minutes d’hôpitaux, a montré que le médecin généraliste peut soulager efficacement et rapidement à son cabinet des patients souffrant de douleurs aiguës sévères en attendant le transfert du patient à l’hôpital. Les médecins de montagne libéraux ont une formation spécifique délivrée par le SAMU et sont équipés pour accueillir et traiter des traumatismes. De cette étude, il ressort que le délai de soulagement depuis l’entrée dans le cabinet médical est de 30 à 40 minutes, soit un délai moyen de 35 minutes. Les moyens antalgiques utilisés sont de la morphine intraveineuse (43 %) – seule ou associée (kétamine ou midazolam) –, de la xylocaïne en anesthésie intralocale (13 %), de la kétamine (10 %) avec 100 % d’efficacité, et enfin une immobilisation et une réduction des luxations ou fractures déterminantes dans 25 % des cas. Le taux de soulagement observé est de 84,3 %.
Une autre étude réalisée dans 16 cabinets de médecine générale, présentée par le Dr Xavier Gocko (Roche -la-Molière), portait sur la prise en charge des douleurs chroniques en médecine générale, premier recours du patient. Elle souligne la difficulté de répondre aux exigences complexes de ces patients, où un clivage entre soma et psyché existe. L’approche globale est délicate, la relation avec le praticien est souvent difficile,« ce sont des patients qui épuisent ». Les praticiens ont envie de soulager, mais souvent sont impuissants, en échec. La douleur chronique représente pour les patients plus qu’une simple douleur, elle diminue considérablement la qualité de vie et les capacités fonctionnelles. La prise en charge adaptée des douleurs chroniques vise à améliorer la qualité de vie et les fonctions physiques du patient et demande une relation de confiance dans le temps entre le patient et le médecin généraliste.
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