«On a longtemps manqué de données nationales sur les infarctus myocardiques. Or le Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) suggère que l’on est autour de 60 000 cas/an - sans les morts subites - avec une tendance à la baisse excepté pour les jeunes femmes, souligne d’entrée le Pr Nicolas Danchin. Et le croisement des données du PMSI et du Système national d’informations interrégimes de l’Assurance-maladie (SNIIRAM), qui a permis d’évaluer l’observance post-infarctus (*) et son poids sur le pronostic, révèle qu’il va falloir renforcer le message de prévention secondaire en particulier auprès des moins de 45 ans ».
10% de décès hospitaliers
L’étude porte sur les 14 000 sujets hospitalisés pour infarctus au 1er trimestre 2006. Leur mortalité intrahospitalière est de 10 %. À 30 mois, sur les survivants, on enregistre 16 % de décès et 20 % de réhospitalisations ou décès (1). Sans surprise, l’âge, les comorbidités, le sexe féminin, l’absence de revascularisation, majorent le risque de décès. Qu’en est-il de l’observance ?
Défaut d’observance également chez les plus jeunes
Le taux de bonne observance est de 82 % pour les antiagrégants, 76 % pour les statines, 77 % pour les IEC/ARAII et 68 % pour les bêta bloquants.
« Plus les patients sont âgés et ont des comorbidités, plus l’adhérence décroît. Toutefois les diabétiques ont plutôt une meilleure observance », note N. Danchin.
Enfin, surprise, on a un switch avec l’âge. Les 55-64 ans sont les plus observants (100 %). Puis l’observance décroît avec l’avancée en âge. Mais elle diminue aussi chez les jeunes. Seuls 76 % des moins de 45 ans ont une bonne observance.
« Il faut faire passer le message. Et insister plus à l’avenir auprès des jeunes sur l’importance des traitements de prévention secondaire », commente N Danchin.
« D’autant que l’observance impacte le pronostic. Dans cette étude, la mauvaise observance majore de 40 % le risque de décès et réhospitalisation (RR = 1,4). C’est vrai pour chaque classe de médicament examinée séparément. Même si c’est moins net pour les bêta bloquants à distance de l’infarctus sans que l’on puisse exclure un effet biais ».
D’après la communication du Pr Nicolas Danchin, Paris
(*) L’observance est estimée à partir des remboursements. Elle est dite bonne si on est à plus de 80% du nombre de pilules attendu.
(1) De Peretti et al. BEH 2012;41:459-65.
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