LA SURVIE des cancers du sein métastatiques d’emblée a sensiblement progressé. « Résultat des "petits pas" obtenus année après année depuis 1990 grâce aux nouvelles molécules, à l’amélioration du diagnostic, aux traitements locaux plus agressifs et à de meilleurs soins de support, leur survie à deux ans est passée de 40 à 48 % », résume le Pr Marc Espié (CHU Saint-Louis, Paris).
Parallèlement, l’incidence des métastases cérébrales progresse. « Dans les cancers du sein HER2 dont les thérapies ciblées de type herceptine ont révolutionné la survie – aujourd’hui à 25 % au-delà de 5 ans – le problème des métastases cérébrales vient se poser désormais chez plus de 50 % des patientes, dans un délai médian de 3 ans après le diagnostic. Et dans les cancers du sein triple négatifs, les métastases osseuses, présentes dans 14 % des formes métastatiques d’emblée, constituent 5 % des premiers sites métastatiques », résume le Pr Espié. Leur prise en charge est donc cruciale. Le traitement fait appel à la chirurgie, la radiothérapie (in toto ou stéréotaxique) et aux traitements séquentiels de chimiobiothérapies au long cours.
« Les métastases osseuses représentent plus de la moitié des rechutes métastatiques. Et c’est le premier site de rechute dans 30 % des cas », souligne le Pr Espié. Elles sont traitées par radiothérapie ou radiothérapie métabolique, cette dernière étant particulièrement intéressante lors d’atteintes multiples mais limitées. Leur chirurgie est surtout prophylactique – éviter la fracture, les complications liées à la destruction osseuse – chez les femmes en bon état général. Et elle a une visée curative lors de fractures, dépressions médullaires… Et leur prise en charge a bénéficié de techniques modernes : cimentovertébroplastie, radiofréquence, bisphosphonates, anti-rank ligant (dénosumab)… « Cette prise en charge locale des métastases osseuses ne doit pas être négligée car elle peut améliorer grandement la qualité de vie », souligne le Pr Espié
Quant aux métastases hépatiques du cancer du sein, la chirurgie y a longtemps été considérée comme inutile. « Or dans les lésions unifocales sur fond de bon état général, on peut observer post-chirurgie des survies de 20 % à 60 % à 5 ans. Leur prise en charge s’inscrit donc, elle aussi, dans la séquence thérapeutique avec les chimiothérapies ».
Conférence de presse du Pr Marc Espié
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