RAPPELONS qu’avant l’arrivée d'HAART, trois types de cancer – dits classants – prévalaient chez les patients atteints de VIH : le sarcome de Kaposi, les lymphomes non hodgkiniens et, depuis 1993, le cancer du col utérin. « Mais, dès la fin des années 1990, un certain nombre d’études de cohortes comparant l’incidence des cancers sous VIH par rapport à la population générale ont révélé des taux de survenue majorés pour d’autres cancers, notamment le cancer du canal anal, la maladie d’Hodgkin, les cancers cutanés, les cancers de la lèvre, le cancer du poumon », rappelle Jean-Pierre Spano (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris). Et, depuis, des nombreuses études ont confirmé cette augmentation du risque de cancer.
En France, l’étude ONCOVIH en 2006 a trouvé 68 % de cancers non classants. Et l’incidence estimée du cancer était de 14 ‰ personnes/an et les risques relatifs de 3,5-3,6 comparés à la population générale. Le cancer pose donc problème chez le patient VIH. « D’autant qu’un certain nombre de questions restent en suspens, que ce soit sur la relation de cause à effet entre l’infection par le VIH et la survenue de ces cancers, le rôle des traitements antirétroviraux et leur impact sur l’évolution de ces cancers, ou le rôle des autres facteurs de risque et les interactions entre les différents traitements », souligne J.-P. Spano.
En outre, dans certains cancers, les chimiothérapies semblent moins efficaces chez les patients infectés par le VIH. Cette moindre efficacité est-elle le fruit d’interactions ou de la réduction des traitements par crainte d’interférences ou d’effets secondaires lourds ? Pour comprendre ces raisons de mauvaises réponses au traitement, un projet national de cohorte est envisagé. « Mais en l’absence de recommandations spécifiques, les patients VIH et cancéreux doivent être pris en charge pareillement que les cancéreux non VIH », selon J.-P. Spano.
J.P. Spano. Cancers et VIH en 2013.
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