LA DOULEUR ABDOMINALE est l’une des plaintes les plus fréquentes en médecine générale. Les douleurs abdominales sont particulièrement mal vécues par les patients(e)s, de part leurs caractéristiques neurologiques, leur conférant une charge émotionnelle importante : les viscères étant innervés par le système neurovégétatif, il n’existe pas de somatotopie très précise. Elles représentent aux États-Unis près de 2,5 millions de consultations par an et environ 2 millions de patients souffrent des douleurs abdominales évaluées comme intenses. Fait troublant : ces manifestations douloureuses n’ont, dans 35 à 50 % des cas, aucune étiologie retrouvée.
La plupart de ces patient(e)s réalisent des multitudes d’examens biologiques ou radiologiques, et errent le plus souvent de consultation spécialisée en consultation spécialisée (de la gastro-entérologie à la chirurgie) avant d’être adressé(e)s éventuellement à un spécialiste de la douleur chronique.
D’un point de vue thérapeutique, de nombreuses options d’interventions ont été décrites. Leur objectif est d’améliorer les symptômes, ponctués d’hyperalgésie viscérale chronique et, éventuellement, de réduire les besoins en opiacés. Ces techniques sont encore peu répandues et elles restent bien entendu opérateur dépendant. Pourtant elles semblent, d’après les spécialistes internationaux, amener des résultats satisfaisants pour des patient(e)s en échec thérapeutique.
Stimulation cordonale postérieure.
Parmi ces techniques, la radiofréquence et les blocs viscéraux pourraient fournir un soulagement prolongé. La stimulation de la moelle épinière est apparue comme une option thérapeutique très intéressante pour les patient(e)s avec une douleur sévère réfractaire. Les administrations intrathécales ne sont pas la meilleure option.
Ainsi le Dr Leonardo Kapura, responsable de ce thème pendant ce congrès, a déjà étudié la stimulation cordonale postérieure (lire aussi p XXX) chez des patients avec des douleurs abdominales viscérales chroniques. Les résultats semblent très encourageants avec notamment une diminution de l’intensité de la douleur sur l’échelle numérique (EN) passant de 8,2 ± 1,6 à 3,1 ± 1,6 après l’implantation du système. De plus, il y a une efficacité durable à un an (EN à 3,8 ± 1,9) pour les patients non perdus de vue. Ces résultats sont à pondérer par le caractère monocentrique, l’habilité d’une équipe expérimentée et la faible population (35 patients inclus et 19 évalués à 1 an).
Cependant, une véritable dynamique voit le jour dans des domaines où les médecins sont traditionnellement frileux, avec des résultats très encourageants.
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