Les recherches fondamentales sur les douleurs des enfants sont encore peu nombreuses, mais elles progressent.
En règle générale, les enfants reçoivent moins d’analgésiques, même s’il y a depuis quelques années, une prise de conscience du phénomène et une amélioration de la prise en charge. Les différences de prise en charge qui subsistent, concernent la manière dont les soignants conçoivent l’expression douloureuse chez ces enfants et elles sont à associer à un manque de formation.
Or, les nouveau-nés constituent un groupe vulnérable. Ils sont hyperréactifs aux stimulations sensorielles. Leur système nociceptif pourrait être « façonné » par les événements nociceptifs de la période périnatale.
Une période critique
Différentes études l’ont montré. Par exemple, des enfants circoncis à la naissance sont plus sensibles à la douleur d’une vaccination DTP (4-5 mois) que des enfants non circoncis. Une autre étude a montré que les nouveaux nés opérés pour une hydronéphrose unilatérale restaient hypersensibles. Quant aux prématurés, ils subissent un nombre très important de procédures douloureuses, en moyenne 15 par jour pendant les 14 premiers jours d’hospitalisation et cette « empreinte » nociceptive entraîne un risque élevé de développer des neuropathies à l’âge adulte et une hypersensibilité pouvant conduire à une douleur chronique.
La période critique pour sensibiliser le système nociceptif par des stimuli douloureux correspond aux 2-3 premières semaines postnatales.
Des études menées chez des modèles animaux ont par ailleurs mis en évidence l’impact de stimuli stressants (telle une séparation maternelle pour un prématuré) pouvant entraîner des troubles comportementaux émotionnels à l’âge adulte (anxiété, dépression, addictions…).
D’après la communication du Dr Pierrick Poisbeau (Strasbourg)
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