L’ostéoporose touche 2 à 3 millions de Françaises. Maladie silencieuse, elle devient souvent visible à l’occasion d’une première fracture vers l’âge de 60 ans qui, lorsqu’elle est négligée, peut être le prélude à d’autres fractures invalidantes (vertèbres, col du fémur...) augmentant le risque de mortalité.
À 80 ans, la survenue de fractures du col du fémur entraîne le décès de 20 % des patientes dans l’année qui suit et engendre, dans 40 à 50 % des cas, une perte d’autonomie. Malgré ce constat, par rapport à 2010, environ 400 000 patientes ne sont plus traitées pour leur ostéoporose selon les données récoltées grâce au dispositif Allo ostéoporose (1) et confirmées par les chiffres du Gers de 2012 à fin août 2014.
D’après le Collectif ostéoporose (2), l’abandon des traitements hormonaux de la ménopause, associé au vieillissement croissant de la population risque de se traduire, à l’avenir, par une augmentation de l’incidence de l’ostéoporose et du nombre de fractures. Par ailleurs, le nombre d’ostéodensitométries faites, chaque année, en France ne suit pas la démographie de la population à risque d’ostéoporose. « La prévention de l’ostéoporose passe par une meilleure éducation des patientes et notamment, par des campagnes nationales annuelles d’information sur l’ostéoporose. On ne peut se contenter d’une campagne tous les cinq ans. La question du dépistage doit être clarifiée pour les patientes et celle de la prise en charge doit l’être pour les praticiens (quels traitements ? Quelle recherche ? Quel remboursement pour les différents traitements ?). Cette dernière question relève, certes, des agences nationales (ANSM, ministère de la Santé) mais les parlementaires ont pour rôle de les y sensibiliser », souligne le Dr Olivier Véran, député de l’Isère, rapporteur du volet Assurance-maladie du PLFSS et du volet prévention et éducation du projet de loi relatif à la santé.
Des propositions en faveur de la prévention
Aujourd’hui, les conditions complexes de remboursement de l’ostéodensitométrie découragent les médecins généralistes. Cet outil de dépistage est, pourtant, indispensable pour identifier les femmes ayant une densité minérale osseuse basse. « Les patientes sont très inquiètes concernant les complications potentielles de l’ostéoporose égrenées sur Internet. Elles témoignent également du désinvestissement du médecin généraliste. Elles se sentent abandonnées et déroutées, notamment à la suite du déremboursement du dosage de la vitamine D. Nous observons aujourd’hui, une chute globale et inquiétante de la prise en charge de l’ostéoporose en France », indique le Dr Laurent Lagrange, président de l’AFLAR.
Face à cette situation, le Collectif Ostéoporose lance un signal d’alarme et suggère trois mesures susceptibles d’améliorer la prévention de cette maladie : proposer systématiquement le questionnaire rapide d’évaluation des facteurs de risque de l’ostéoporose du Groupe de Recherche et d’Information sur les Ostéoporoses (GRIO) au moment de la mammographie, pour toutes les femmes de plus de 50 ans. Autoriser le remboursement de l’ostéodensitométrie pour les patientes de plus de 60 ans. Et, lancer chaque année des campagnes d’information sur l’ostéoporose pour le grand public et les professionnels de santé.
(1) 08.10.43.03.43
(2) le Collectif ostéoporose réunit des experts de l’AFLAR, du GRIO, de la Société Française de rhumatologie, de la Société Française de gériatrie et gérontologie, d’Asthme & Allergies, de l’ANDAR, du GEMVI et du Cespharm
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