La moitié environ des plus de 65 ans, toutes classes d’âge confondues, a été vaccinée pour la saison grippale 2013-2014, avec un gradient selon l’âge, de moins de 40 % pour les 60-65 ans à approximativement 70 % au-delà de 85 ans.
« Pour la saison 2014-2015, nous ne disposons que de tendances, mais les chiffres aujourd’hui sont en faveur d’une augmentation significative du nombre des personnes vaccinées, de 7 % environ », se réjouit le Pr Lina. Un sursaut qui permet d’annuler les deux précédentes années de « pertes ».
Pour expliquer cette situation vaccinale meilleure, la conjonction de plusieurs facteurs probablement, dont un plus grand ressenti des dangers de la grippe par les candidats au vaccin et la prise de conscience par les vaccinateurs de l’intérêt de la vaccination dans les groupes à risque, personnes âgées comprises. À l’appui de ces impressions, un consensus fort sur l’efficacité du vaccin et son utilité, renforcé par les études les plus récentes. Celles-ci démontrent que le vaccin antigrippal protège effectivement des formes graves de la grippe et réduit le nombre des décès, directement ou indirectement, imputables à la grippe. Une « économie » de décès chiffrée par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) pour les plus de 65 ans à 2 500, la grippe étant à l’origine de 8 000 décès chaque année.
Immunosénescence
Par ailleurs, l’immunosénescence oblige à des précautions particulières. Ainsi, la faculté du système immunitaire à se défendre s’amenuisant au fil des ans, le niveau de protection (reflété par le taux d’anticorps) passe de 85 à 90 % chez un adulte jeune à 40 % à peine pour les plus de 75 ans qui échappent grâce à la vaccination à une grippe sur deux ou trois seulement. « Il est donc indispensable de vacciner les “grands“ seniors, mais aussi l’entourage plus jeune, visiteurs et soignants d’une EHPAD par exemple, pour bloquer la chaîne de transmission », recommande le spécialiste. Si l’on ne sait pas mesurer le taux de protection « transmis » par cette vaccination « cocooning », les risques d’exposition devraient en être logiquement diminués.
Le vaccin de l’année est bâti en fonction des trois souches virales (H1N1, H3N2 et B) censées circuler pendant la saison grippale. « La présentation clinique est souvent différente, plus fruste pour les personnes les plus âgées, avec peu de fièvre et de signes respiratoires. Domine la fatigue, une cause majeure de perte d’indépendance, observe le Pr Lina. L’alitement est prolongé, la récupération plus difficile. » En ce qui concerne les complications, il s’agit plus volontiers de décompensation d’une pathologie chronique sous-jacente ou d’une surinfection bactérienne de l’arbre respiratoire.
Article précédent
Le dépistage et le traitement restent insuffisants en France
Article suivant
En Ile-de-France, un risque diminué de 10 %
Une évaluation annuelle du risque de chutes
Qu’es-aquo
Des outils pour pallier la perte d’autonomie
Le dépistage et le traitement restent insuffisants en France
La perception de la vaccination s’améliore
En Ile-de-France, un risque diminué de 10 %
Avance de phase ou anomalie liée à une pathologie débutante
Pour préparer un vieillissement sans incapacité
Les besoins nutritionnels augmentent légèrement avec l’âge
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024