Les rapports entre les personnes en perte d’autonomie et ceux qui les assistent au quotidien reposent en effet sur des équilibres délicats qu’un chemin de guidage ou un mécanisme de télésurveillance viennent parfois bouleverser. Résultat : la technologie, qui devait soulager l’aidant, peut devenir synonyme de problèmes autant que de solutions.
L’une des causes de ce paradoxe réside d’après les participants aux rencontres du CNSA dans le foisonnement même des technologies disponibles. Parmi la foule des offres qui se présentent, les personnes en perte d’autonomie comme leurs aidants sont souvent bien en peine de s’y retrouver. D’autant plus que les services sociaux, en théorie chargés de les aider à s’orienter dans cette jungle, manquent de formation et d’information sur la question.
L’un des enjeux cruciaux consiste donc à « mettre la bonne technologie au bon endroit », comme l’a fait remarquer le Pr Anne-Sophie Rigaud, enseignante à Paris 5 et chef du pôle de gériatrie à l’hôpital Broca.
Mais le malaise vient également du fait que l’aidant est souvent réticent à être lui-même aidé. Pour être efficace, la technologie doit donc venir « valoriser et renforcer le sentiment d’efficacité de l’aidant », a indiqué le Pr Rigaud. De cette manière, celui-ci pourra mieux s’approprier l’outil mis à la disposition de la personne qu’il assiste.
Des initiatives en cours
Pour favoriser l’acceptation des technologies par les aidants et par les personnes en perte d’autonomie, plusieurs initiatives sont en cours. Lors des rencontres du CNSA, le Pr Rigaud a par exemple présenté un projet d’application informatique permettant de visualiser de manière simple, dans une maison virtuelle, toutes les aides disponibles.
La Mutualité française Anjou Mayenne a quant à elle présenté un appartement de transition qui permet à un patient, après une hospitalisation, de préparer son retour à domicile dans des conditions de sécurité optimales. Le logement est équipé de technologies de pointe que le patient peut apprendre à utiliser en présence de professionnels. De cette manière, il rentre à son domicile avec une technologie dont il a vraiment besoin, qu’il maîtrise et que son entourage connaît. Un vrai gage de durabilité.
Face aux défis que posent les technologies aux aidants comme aux aidés, le mot d’ordre est donc la progressivité. « On a longtemps pensé que la puissance de la technique permet d’avoir tout tout de suite », a conclu le Pr Alain Franco. Au contraire, poursuivait-il, comme tout outil, elle n’est qu’un moyen de travail qui requiert des bonnes pratiques.
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