Mal vieillir n’est pas une fatalité. Rester en parfaite forme nécessite de s’alimenter correctement. SU.VI.MAX2 (typologies alimentaires des 50-70 ans) montre l’influence positive d’une alimentation variée sur l’échelle de vieillissement et les tests cognitifs par rapport à une alimentation monotone et/ou désorganisée.
L’équilibre alimentaire se fait sur 8 à 15 jours : les excès se compensent par de moindres apports les jours suivants. « Après 70 ans, les régimes, tous potentiellement dangereux, sont à bannir : ils font perdre plus de muscle que de gras et réduisent l’appétit. Or à activité physique équivalente, les besoins nutritionnels se maintiennent ou augmentent légèrement avec l’âge (moindre rendement métabolique des nutriments). Le comportement alimentaire ne se réduit pas à l’ingestion des apports nutritionnels conseillés, il dépend de l’appétit, stimulé par la préférence sensorielle, le plaisir, la non monotonie… Pour suivre l’état nutritionnel, mesurer régulièrement le poids, un marqueur majeur, le tour de taille, la distance parcourue (podomètre), l’appétit (échelle SNAQ par exemple). L’IMC (Poids/taille2) normale chez le sujet âgé est de 24 à 29 kg/m2… ce qui représente déjà un surpoids chez l’adulte », note le Dr Ferry.
Attention à la monotonie alimentaire
L’obésité doit être combattue (nutrition, activité physique). « Bouger contracte les muscles, qui consomment l’énergie apportée par le glucose sanguin : l’insulinorésistance et le diabète de type 2 ne sont ainsi pas toujours inéluctables », explique le Dr Ferry. La dénutrition (dont la prévention passe aussi par l’hygiène dentaire) n’est jamais due au seul vieillissement. Elle débute souvent à domicile en présence de facteurs de risque : toutes pathologies, stress (isolement : décès du conjoint, déménagement...), médicaments, régimes restrictifs, environnements inadaptés. La monotonie alimentaire, danger pour l’alimentation, fait retrouver la ligne ce qui est souvent, à tort, considéré comme positif. Ses conséquences sont nombreuses : La 1re est la perte des défenses, donc la survenue d’infections qui accroissent encore les besoins. Puis la sarcopénie caractérisée par une perte musculaire et une diminution de la force réduit le périmètre de déambulation, rend tributaire des bancs à accoudoirs, limite le catalogue alimentaire à l’épicerie du coin. Elle favorise l’ostéoporose et les chutes avec leurs conséquences délétères …jusqu’à l’état grabataire. Réadapter est difficile : « la faim est dérégulée chez le sujet âgé (pas d’hyperphagie compensatrice) explique le Dr Ferry. Il faut stimuler le plaisir de manger* (légumes séparés plutôt que mélangés, des condiments sur table, des collations) et l’activité physique (en mobilisant ce qui peut l’être même s’il existe un handicap). Associer une alimentation suffisamment riche en protéines à un minimum d’activité physique, le traitement de la thymie (liens sociaux) et de la maladie causale peut éviter la dépendance et permettre de redevenir robuste : la fragilité peut être réversible. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! »
Adapter le mode de vie
« Assumons le fait de vieillir de 12 mois tous les ans et adaptons notre mode de vie. Mal vieillir n’est pas une fatalité, mais est plus lié à un mode de vie néfaste (alcool, tabac, sommeil irrégulier, manque d’activité physique, alimentation inadaptée). Les antioxydants sont bons pour la santé : on les trouve dans les fruits et légumes, avec d’autres phytonutriments, il suffit d’en manger suffisamment. Des pilules d’antioxydants ne compensent pas un mode de vie néfaste et quand elles sont mal adaptées elles peuvent être dangereuses », estime le Dr Ferry.
*www.ateliercuisinesenior.com (pour la Société française de gériatrie et gérontologie)
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