D’autres cibles

De nouvelles armes pour l’asthme sévère

Publié le 29/01/2015
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Crédit photo : PHANIE

L’omalizumab est le premier anticorps anti-IgE ayant fait la preuve de son efficacité, depuis 8 ans maintenant, et il est indiqué en traitement additionnel de l’asthme allergique pesistant sévère.

D’autres biothérapies sont aujourd’hui en développement, notamment les anticorps monoclonaux anti-IL5. La croissance, la différentiation, l’activation et la survie des éosinophiles sont très dépendantes d’une cytokine Th2, l’IL5 est donc une cible clé pour des candidats médicaments de l’asthme hyperéosinophilique.

Anti-IL5

Le mépolizumab a ainsi été étudié chez des asthmatiques sévères hyperéosinophiliques, d’abord en administration intraveineuse, puis récemment en sous-cutanée (étude MENSA). Les résultats ont montré une réduction significative du nombre d’exacerbations, une amélioration du VEMS et de la qualité de vie ainsi qu’une réduction de l’utilisation des corticoïdes.

Un autre anticorps monoclonal anti-IL5 a également été étudié, le reslizumab. De la même façon, ce traitement s’est montré efficace, par rapport au placebo, sur la fonction pulmonaire et le contrôle de l’asthme, chez des patients asthmatiques hyperéosinophiliques.

Le benralizumab, aussi à l’étude, est un anticorps monoclonal légèrement différent, puisqu’il est dirigé contre le récepteur de l’IL-5.

Anti-IL13

Le lebrikizumab est un anticorps anti-IL13. Les données de phase IIb montrent une réduction du taux de crises d’asthme et une amélioration de la fonction pulmonaire chez des patients atteints d’asthme sévère non contrôlé. Il apparaît plus efficace chez un sous-groupe de patients présentant des concentrations élevées de périostine (biomarqueur).

Non-éosinophiliques

Mais 30-40 % des formes d’asthmes sévères ne sont pas hyperéosinophiliques. Dans certains cas, l’asthme peut être associé à l’obésité : le traitement sera alors la perte de poids (reprise de l’activité physique…).

Les macrolides à faible dose se sont également montrés efficaces sur la réduction des exacerbations dans un sous-groupe d’asthme sévère non-éosinophilique (avant tout neutrophilique).

Enfin, la thermoplastie bronchique semble être un traitement prometteur dans l’asthme sévère. Cependant, cette nouvelle technique, qui doit être réalisée sous anesthésie générale, est chère et elle est actuellement pratiquée uniquement dans deux centres en France, dans le cadre d’une étude de faisabilité.

D’après un entretien avec le Pr Alain Didier (Toulouse)

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9382