Psoriasis : un arsenal thérapeutique en progrès

Publié le 23/09/2013
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Crédit photo : MediaforMedical

LE PSORIASIS TOUCHE de 2 à 3 % de la population générale. La majorité des patients sont atteints de formes localisées, environ un tiers ont une forme diffuse et 10% une atteinte articulaire.

La maladie évolue par poussées, pouvant être déclenchées par le stress, des infections (ORL ou VIH chez le sujet jeune), ou certains médicaments chez les patients plus âgés (bêta-bloquants, antipaludéens de synthèse ou lithium notamment).

Dans les formes localisées, le traitement de référence reste les médicaments topiques contenant une association de dérivés de la vitamine D et des corticoïdes (de type Daivobet ou Xamiol). Récemment, a été développé un dermocorticoïde sous forme de patch (Betesil), qui a démontré son efficacité comparativement aux dermocorticoïdes topiques sans patch. « Ce dernier, plus facile à utiliser en particulier au niveau des jambes, des genoux et des coudes, est désormais remboursé », précise le Pr Laurent Misery. Autre nouveauté thérapeutique dans les formes localisées : un corticoïde sous forme de mousse pour le cuir chevelu (Clarelux).

Être efficace.

Dans les formes plus étendues de psoriasis, de gros progrès ont été réalisées en matière de biothérapies et les praticiens disposent aujourd’hui de quatre traitements : l’infliximab en perfusion, de moins en moins utilisé du fait de sa voie d’administration, l’étanercept, l’adalimumab et l’ustékinumab, qui sont eux administrés par voie sous-cutanée. Les recherches dans ce domaine sont très actives et 6 autres biothérapies pourraient élargir l’arsenal thérapeutique dans les prochaines années. « Il ne s’agit pas de traitements de première ligne, même dans le psoriasis étendu, rappelle le Pr Misery. Les ultraviolets (A ou B), le méthotrexate, la ciclosporine et l’acitrétine sont les traitements systémiques de première intention et une biothérapie n’est indiquée qu’après échec d’au moins deux de ces traitements. Si les biothérapies ont révolutionné la prise en charge des formes étendues de psoriasis, en raison de leur facilité d’utilisation, de leur efficacité et de leur tolérance globalement bonne, il faut rester vigilant. Dans ce contexte le médecin généraliste joue un rôle important dans le suivi des patients. Le risque de cancer ou d’infections impose certaines précautions, même si la pratique montre que ces complications sont très rares ».

« Le psoriasis n’est pas une maladie négligeable ; elle peut avoir un retentissement très important sur la qualité de vie du patient et entraîner des conséquences psychologiques. Il ne faut pas hésiter à traiter de manière efficace, d’autant que nous disposons de toute une panoplie de possibilités thérapeutiques, et à proposer si besoin un soutien psychologique au patient », conclut le Pr Misery.

D’après un entretien avec le Pr Laurent Misery, chef du service de dermatologie et vénéréologie, hôpital Morvan, CHRU, Brest.

Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9265