Après un infarctus, la reprise d’une activité physqiue se fait en centre de réadaptation

Publié le 23/09/2013
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Crédit photo : MediaforMedical

«TOUT PATIENT AYANT FAIT UN IDM, qui est un accident aigu venant compliquer une maladie chronique et non pas un événement isolé, devrait bénéficier d’une reprise de l’activité physique dans un centre de réadaptation cardiovasculaire, estime le Pr François Carré. L’éducation thérapeutique proposée dans ce cadre permet également au patient et à son entourage de comprendre la maladie et de reprendre confiance en ses moyens».

La reprise de l’activité physique modérée (sur un vélo ou un tapis roulant) est très précoce, entre le 2è et le 8è jour après l’IDM pour la très grande majorité des patients. Un bilan est réalisé afin de proposer une prise en charge adaptée: une échographie cardiaque pour apprécier la fonction ventriculaire gauche, une épreuve d’effort pour rechercher des troubles du rythme et chiffrer la capacité physique et bien sûr un bilan biologique pour évaluer les facteurs de risque. L’arrêt du tabac est impératif.

Se fier à aux sensations.

« Actuellement, seuls de 20 à 25% des patients bénéficient d’une réadaptation cardiaque. Il faut dans les autres cas conseiller au patient de reprendre une activité physique en se fiant à ses sensations et en ne dépassant pas un essoufflement marqué, intensité à laquelle le patient peut encore avoir des échanges verbaux. Le risque est alors quasi-nul, précise le Pr Carré. S’il le désire, le sujet peut porter un cardiofréquencemètre ».

Les activités à privilégier sont celles d’endurance, qui mettent en jeu une masse musculaire importante: marche, vélo, course calme, ski de fond ou natation chez les sujets sachant bien nager, car il s’agit d’un exercice qui sinon est très consommateur d’énergie.

Parallèlement à la pratique d’activités d’endurance, la musculation est également importante car c’est elle qui est le plus sollicitée dans la vie quotidienne, pour monter les étages ou porter les courses par exemple. Là encore, un séjour un centre de réadaptation permet d’apprendre à bien réaliser les mouvements, qui doivent être complets, sans blocage du geste ni de la respiration.

«Si les activités sportives de loisir sont fortement conseillées après un IDM, il n’est en revanche pas question de reprendre la compétition, à l’exception de quelques sports à faible composante énergétique après une décision au cas par cas », conclut le Pr Carré.

D’après un entretien avec le Pr François Carré, service d’exploration fonctionnelles, CHU, Rennes.

DR ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9265