Les patients diabétiques, en particulier de type 1, sont à risque accru d’accidents lors de la conduite automobile, du fait du risque de survenue d’hypoglycémies mais aussi en raison des complications à plus long terme du diabète – omme la neuropathie, qui peut s’accompagner d’une perte de la sensibilité au niveau des mains ou des pieds, ou la rétinopathie. Ils sont d’ailleurs pour cette raison soumis à des contraintes législatives en matière de permis de conduire.
Pour les soignants, l’un des objectifs est d’identifier les patients les plus à risque et de leur proposer des mesures adaptées pour améliorer la sécurité lors de la conduite automobile. Une équipe américaine a dans un premier temps évalué la pertinence du questionnaire Risk Assessment for Diabetic Drivers (RADD), pour identifier les diabétiques les plus à risque d’incident lors de la conduite. Ce questionnaire, qui explore 11 paramètres – tels que les modalités de gestion des hypoglycémies ou l’existence d’une neuropathie des membres inférieurs – a été administré à 1 739 conducteurs diabétiques issus de tous les états américains. Ceci a permis d’identifier 379 patients à haut risque et 122 patients à faible risque. Les conducteurs identifiés comme à faible risque ont eu une prise en charge standard.
Ceux à haut risque ont ensuite été randomisés pour bénéficier d’une prise en charge standard ou d’un programme interventionnel interactif via internet (DiabetesDriving.com), complété ou non par des entretiens motivationnels pendant 2 mois. Le programme diabetes driving comporte cinq volets : une boîte à outils (avec glucomètre, gel de dextrose, biscuits…) ; et quatre sessions, dédiées respectivement à des informations générales sur diabète et conduite, à la prévention des hypoglycémies extrêmes au volant, à la reconnaissance et la gestion des hypoglycémies au volant et enfin à des habitudes de conduites sur le long terme.
Tous les patients ont ensuite tenu un journal des incidents de conduite (hypoglycémie sévère, perte de contrôle du véhicule, collision, intervention de la police, conduite automatique, recours à l’aide d’un tiers…) pendant une durée de 12 mois. Chez les sujets identifiés comme étant à haut risque, les incidents au volant sont plus de deux fois plus nombreux que chez les diabétiques à faible risque (p ‹ 0,001). Le programme interactif par internet s’est révélé efficace, puisqu’il a permis une réduction de 53 % du risque d’incident.
De façon intéressante, c’est le volet boîte à outils du programme internet qui apparaît comme l’un des plus important. Mais, comme l’a souligné le Dr Daniel Cox qui présentait ces résultats, même avec le programme DiabetesDriving.com, les diabétiques à haut risque ont toujours plus d’accidents que ceux à faible risque. Il est donc important d’améliorer encore ses performances afin de tenter de normaliser le risque.
D’après la communication du Dr Daniel Cox, États-Unis, abs 13
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