En matière de prise en charge du diabète de type 2, les recommandations ont évolué avec le développement de nouveaux antidiabétiques. Les dernières recommandations conjointes de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) et de l’American diabetes association (ADA), qui datent de 2012, ont mis l’accent sur l’approche personnalisée du traitement, avec deux aspects essentiels : la modulation de la cible glycémique et la prise en compte des effets indésirables, en particulier le risque d’hypoglycémies et la prise de poids. Les nouveaux antidiabétiques oraux, inhibiteurs de DPP4, agonistes des récepteurs du GLP1 et plus récemment inhibiteurs du SGLT2, devraient faciliter cette approche personnalisée. Trois experts ont respectivement mis en avant les avantages et inconvénients éventuels de chacune de ces classes d’ADO.
« Les inhibiteurs de DPP4 sont actuellement les plus prescrits en deuxième intention chez les patients qui le peuvent, a indiqué le Pr Julius Meier (Allemagne). Ils sont efficaces à long terme, ont un impact neutre sur le poids, n’entraînent que peu voire pas d’hypoglycémies, sont d’une bonne sécurité cardiovasculaire et n’ont que peu d’effets secondaires. L’EMA a conclu que les études n’ont pas donné de nouveau signaux en termes de risque pancréatique. Enfin, l’existence d’association fixe est un facteur de meilleure observance ».
Pour la Pr Tina Vilsboll (Danemark), les agonistes du récepteur du GLP1 ont un profil très intéressant. « Ils ont un effet hypoglycémiant plus marqué que les inhibiteurs de DPP4, sont associés à un faible risque d’hypoglycémie qui se maintient dans le temps et ont une action favorable sur le poids. L’Agence européenne a été rassurante quant à leur sécurité pancréatique. Les effets secondaires gastro-intestinaux (nausées) peuvent être réduits par une augmentation très progressive de la posologie. Les données à long terme sur leur impact cardiovasculaire, qui pourrait être favorable, sont attendues ».
Plus récemment mis sur le marché, « les inhibiteurs du SGLT2, outre leur efficacité sur la glycémie qui se maintient à long terme et le faible risque d’hypoglycémies, présentent l’avantage de leur bénéfice – très apprécié – sur le poids et sur les valeurs tensionnelles (baisse de 3 à 5 mmHg de la pression artérielle systolique), qui eux aussi se maintiennent dans le temps », a rapporté le Pr Stephan Matthaei (Allemagne), avant de préciser que cette nouvelle classe d’ADO est à la disposition des praticiens allemands depuis maintenant deux ans. Au niveau des effets secondaires, seule est à signaler une augmentation des infections uro-génitales basses. Les données actuelles ne montrent pas d’augmentation du risque cardiovasculaire. L’étude DECLARE-TIMI 58, en cours, apportera de plus amples précisions.
Symposium Modern type 2 diabetes management : the experts’ guide to the universe choices, organisé par le laboratoire AstraZeneca. D’après les communications des Prs Julius Meier, Allemagne, Tina Vilsboll, Danemark et Stephan Mattaei, Allemagne.
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