On croyait les urines stériles mais c'était sans compter l'apport des techniques moléculaires qui permettent de mettre en évidence des bactéries ignorées par l'examen cytobactériologique classique, qui ne donnent des informations que sur les bactéries pouvant être cultivées.
Grâce aux analyses métagénomiques, plusieurs phyla bactériens ont été retrouvés dans les urines de femmes asymptomatiques : bacteroidetes, firmicutes ou encore bifidobactéries. Et bien sûr, la question qui se pose, à l'instar du microbiote intestinal, est celle de leur rôle potentiel sur l'homéostasie du tractus urinaire. En effet, ces bactéries sont susceptibles de produire des neurotransmetteurs qui interagissent avec le système nerveux, elles pourraient intervenir dans la régulation et l'entretien des jonctions épithéliales, stimuler les défenses immunitaires, dégrader des composés toxiques et elles pourraient être nécessaires au développement de l'appareil urinaire.
Quel est le rôle de ces bactéries ?
Leur rôle dans les pathologies du tractus urinaire de la femme fait l'objet de recherches. Plusieurs études ont notamment porté sur le syndrome d'hyperactivité vésicale, qui a pour certaines montré une plus grande diversité bactérienne chez les femmes souffrant d'urgenturies. « Mais les résultats sont contradictoires », a indiqué le Pr Albert Sotto et il est pour l'instant difficile de tirer des conclusions. À l’inverse, il semble y avoir une moindre diversité bactérienne en cas de cystite interstitielle, comme chez le blessé médullaire, avec dans ce cas une évolutivité du microbiote dans le temps en fonction de l'ancienneté de la lésion, qui pourrait expliquer certains phénomènes pathologiques.
L'étude du microbiote urinaire et de son impact reste du domaine de la recherche, mais ouvre de nouvelles pistes pour comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-tendant certaines affections urinaires et définir des stratégies préventives et thérapeutiques.
D'après la communication du Pr Albert Sotto, Nîmes
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