L’adénocarcinome pancréatique s’inscrit dans un contexte familial dans environ 5 % des cas. Les cancers familiaux surviennent à un âge comparable à celui des formes sporadiques, avec un pronostic qui reste sombre en l’absence de résection chirurgicale (survie ‹ 5 % à 5 ans). À l’inverse la survie est supérieure à 80 % à 5 ans en cas de résection de lésions dysplasiques sporadiques, qui sont souvent présentes chez les apparentés à risque en cas de forme familiale.
De nombreuses questions se posent actuellement sur le dépistage, notamment sur la définition de la population cible. On ne connaît que peu de gènes de susceptibilité (BRCA2, CDKN2A, STK11 et PALB2) ; ceux-ci sont impliqués dans moins de 10 % des formes héréditaires.
Afin d’identifier d’autres gènes de susceptibilité, une étude a été réalisée dans 12 familles comportant au moins 3 apparentés atteints d’adénocarcinome pancréatique. Ce travail a permis de caractériser un variant non-sens inconnu du gène CDKN2A, touchant spécifiquement le cadre de lecture de p12, un transcrit exprimé dans le pancréas. Cette mutation a été mise en évidence dans une famille comportant trois cas de cancer dont deux au premier degré, sans mutation des autres gènes déjà identifiés dans les cancers du pancréas familiaux.
Un séquençage de la région génomique codant pour p12 a ensuite été effectué dans 87 autres familles concernées par le cancer pancréatique familial. Une seule famille porteuse d’une mutation du gène CDKN2A déjà identifiée a été confirmée.
À la lumière de ces données, p12 semble jouer un rôle spécifique dans la prédisposition héréditaire au cancer du pancréas. L’étude systématique de ce transcrit pourrait s’ajouter à celle des autres gènes identifiés pour optimiser le conseil génétique et in fine permettre de mieux sélectionner les apparentés devant bénéficier d’un dépistage de lésions précancéreuses.
D’après un entretien avec le Pr Pascal Hammel, hôpital Beaujon, Clichy.
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