Le papillomavirus (HPV) favorise la survenue de lésions dysplasiques et in fine de cancers. Au niveau anal, ces lésions sont plus fréquentes dans les populations exposées que sont notamment les sujets infectés par le VIH et ceux atteints du sida, mais aussi chez les sujets sous traitement immunosuppresseur. La survenue de cancer anal est plus précoce (4 à 8 ans plus tôt) que dans la population générale. Des recommandations ont été édictées par le rapport Yeni 2010 puis le rapport Morlat 2013 sur le dépistage des dysplasies chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il se fonde sur un examen proctologique simple répété annuellement chez les sujets infectés par le VIH, et tous les 2 à 3 ans en l’absence d’infection par le VIH. La prise en charge des dysplasies doit être réalisée dans un centre spécialisé. Elle fait appel, selon l’étendue et la sévérité des lésions, à différentes techniques, du laser ou bistouri électrique jusqu’à l’excision. « L’anuscopie haute résolution, qui caractérise les lésions, peut guider la stratégie thérapeutique », précise le Dr Philippe Godeberge.
Parallèlement à l’émergence du concept de dépistage, la question de l’intérêt de la vaccination HPV des jeunes garçons se pose. Chez les jeunes filles, elle a fait la preuve de son efficacité dans la prévention des dysplasies du col utérin et de la vulve, ce qui devrait se traduire à terme par une réduction des cancers. « En population générale, la vaccination est associée à une diminution des dysplasies et des condylomes au niveau anal, mais son rapport coût/efficacité n’a pas été évalué chez les garçons », conclut le Dr Godeberge.
D’après un entretien avec le Dr Philipe Godeberge, Institut mutualiste montsouris, Paris.
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