LA PERCEPTION de la douleur est un système très complexe. « Elle implique à la fois des mécanismes de transduction des stimuli nocifs environnementaux et des systèmes de modulation endogènes, qui sont aussi sous l’influence de facteurs cognitifs et émotionnels », a rappelé le Dr Villanueva. C’est aussi pourquoi agir sur la douleur et en particulier sur la douleur réfractaire, n’est pas si simple.
La neuromodulation passe par l’identification de cibles.
« Jusqu’ici, les tentatives réalisées pour interrompre le message nociceptif à l’étage encéphalique ont surtout donné des résultats décevants, a rappelé le Dr Mertens. C’est d’ailleurs pourquoi aujourd’hui l’on cherche plutôt à développer des techniques capables de moduler le message nociceptif et son traitement central ». Cette approche est rendue possible grâce à l’utilisation combinée de l’électrophysiologie et de l’imagerie fonctionnelle, qui permettent de caractériser les phénomènes douloureux neurogènes et d’identifier des cibles jouant un rôle dans le traitement du message nociceptif et dans son interprétation douloureuse.
L’étape suivante, à savoir l’implantation de stimulations cérébrales profondes ou corticales et l’infusion de molécules antalgiques au plus près de leurs récepteurs intracérébraux cibles, a déjà commencé dans certaines pathologies comme les algies vasculaires de la face rebelles aux traitements, avec la stimulation de l’hypothalamus postérieur. « La possibilité d’agir de manière invasive sur le cerveau pour tenter de contrôler une douleur n’est donc plus un mythe, mais elle comporte néanmoins des limites. En effet, elle n’apporte pas encore un soulagement pour toutes les douleurs réfractaires », précise Dr Mertens.
D’après les communications orales des Dr Luis Villanueva (Paris) et Patrick Mertens (Lyon).
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