Face au regain de l’épidémie de Covid-19, et à la lueur de ses dernières recommandations sur les tests antigéniques, la Haute Autorité de santé (HAS) actualise ses Réponses rapides sur la prise en charge en ville des patients. Comme pour son premier document publié en juin dernier, la HAS a travaillé, en collaboration avec le Collège de la médecine générale (CMG) et le Collège national des généralistes enseignants (CNGE), ainsi que la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) sur trois points : la stratégie d’utilisation des tests de détection du SARS-CoV-2, l’importance de l’isolement et le suivi thérapeutique des personnes qui présentent des symptômes de l’infection.
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Avec le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS
Vendredi 13 novembre à 13h sur lequotidiendumedecin.fr
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Des tests antigéniques en cas de délais dans les résultats de RT-PCR
La HAS rappelle au préalable que l'évaluation clinique initiale et de suivi est à effectuer préférentiellement en présentiel. L'examen doit inclure la mesure de la saturation en O2 pour confirmer ou infirmer une prise en charge en ambulatoire.
Lorsque le patient est symptomatique, et vu entre J1 et J7 après le début des symptômes, le médecin doit lui prescrire un test RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé. Sauf - et là est la nouveauté - lorsque deux conditions sont réunies : lorsque le patient vient entre J1 et J4 et que le résultat d'un PCR ne peut être obtenu dans les 48 heures. Dans cette situation, il faut faire réaliser un test antigénique sur prélèvement nasopharyngé - désormais remboursé dans cette indication et recommandé par le Conseil scientifique.
La HAS précise que : si le résultat du test antigénique est négatif et si le patient a 65 ans ou plus et/ou un facteur de risque de forme grave de Covid-19, il doit être retesté par RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé. La Haute Autorité rappelle qu'en cas de prélèvement nasopharyngé difficile, le test RT-PCR peut se faire sur prélèvement salivaire.
Enfin, après J14 en cas de négativité de la PCR ou de non-réalisation de celle-ci, un test sérologique peut être pratiqué pour savoir si le patient a rencontré ou non le virus. Et si le résultat du test RT-PCR ou du test antigénique est positif, le contact-tracing doit être immédiatement mis en place.
Des RT-PCR le plus tôt possible dans le cadre familial
Autre changement, la HAS propose deux attitudes différentes pour les personnes contacts asymptomatiques, selon que ces dernières ont eu ou non un lien étroit avec un patient testé positif.
En cas de contact étroit, comme c'est le cas par exemple pour une personne habitant sous le même toit qu'un cas positif, le test RT-PCR par prélèvement nasopharyngé doit être réalisé le plus tôt possible, pour réduire au maximum le risque d’exposition avec l’entourage. Pour les autres cas contacts, le test RT-PCR doit être réalisé entre J5 et J7 après la date d'exposition.
La Haute Autorité insiste sur l'importance de l'isolement pour lutter contre la dissémination du virus, que ce soit pour les patients en attente du résultat de la RT-PCR, les patients ayant un test (RT-PCR ou antigénique) positif, ou négatif, mais à forte suspicion de Covid-19. Et de rappeler que le délai de 7 jours à observer est « un compromis entre acceptabilité, effectivité et contagiosité ». Le compte de la septaine doit débuter : pour les patients Covid, à partir du début des symptômes ou, pour les asymptomatiques positifs, à partir du jour du prélèvement ; et pour les cas contacts, à partir du jour du contact avec un cas confirmé.
Anticoagulation préventive parfois nécessaire
Quant au traitement, il doit être symptomatique, avec renforcement de la surveillance entre J6 et J12, notamment pour les plus vulnérables. La HAS rappelle qu'il n’y a pas d’indication à une antibiothérapie en dehors d'une infection bactérienne diagnostiquée ; que l’introduction de corticoïdes n’est pas indiquée chez les patients ayant une forme de Covid-19 non oxygénorequérante ; et qu'une anticoagulation préventive est indiquée chez des patients alités ou à risque thromboembolique.
Enfin, la HAS déconseille une RT-PCR en prévision d’une visite à une personne à risque de forme grave de Covid-19. « Un test négatif peut être faussement rassurant et ne doit en aucun cas faire renoncer aux gestes barrières », assure la HAS dans un autre document consacré à la protection des proches en EHPAD. Et d'insister sur le respect scrupuleux de ces gestes et du port du masque, qui peut être transparent en cas de difficultés de communication.
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