C’EST UN FRANÇOIS HOLLANDE en campagne qui est allé lundi à la rencontre des médecins de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif). L’occasion pour lui d’étayer un programme santé socialiste encore assez minimaliste. « Mon projet de santé, c’est un projet de progrès, de raison, de science, de solidarité et de respect pour les malades comme pour les professionnels », déclare-t-il. « Garantir l’accès aux soins pour tous et partout » tout en redonnant confiance aux acteurs du monde de la santé constitue l’une de ses priorités. Si le député socialiste laisse entendre qu’il agira contre certains dépassements honoraires, sans vraiment préciser sa pensée à ce sujet, pas question de remettre l’épineux dossier de la liberté d’installation sur la table. « On ne va pas interdire aux médecins de s’installer. Ce n’est pas notre philosophie », assure-t-il. « Il y a des lieux où l’installation de spécialistes n’est pas possible si toutes les conditions de leur présence ne sont pas réunies. Il faut créer les conditions d’accueil des professionnels dans certains territoires », moyennant des mesures incitatives, notamment dans le cadre de maisons de santé. « Chaque fois qu’on a voulu mettre en place des mesures coercitives, elles n’ont pas marché et ont même été reportées et revues. Ce n’est pas la peine de faire des effets d’annonce malencontreux qui donneraient l’impression d’un retour en arrière » pour les médecins. Néanmoins, « tout doit se faire dans un esprit où la responsabilité de chacun doit être rappelée », prévient-il.
« Une vraie rupture ».
De passage à l’IGR, François Hollande a découvert quelques services de l’établissement : plateau de consultations, département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent, innovations thérapeutiques précoces. « Par cette visite, je veux montrer mon attachement à l’hôpital public, à l’excellence des soins et de la recherche dont il est porteur, lorsqu’il est soutenu », souligne le candidat à la primaire socialiste qui dresse un tableau sans concession du bilan « santé » de l’actuel gouvernement, fustigé pour sa « politique contradictoire, parfois incohérente avec des effets d’annonce qui n’ont pas été traduits ».
« Notre système de santé, hier fierté nationale n’a cessé depuis dix ans de se dégrader. Les comptes sociaux sont laissés dans une situation de déficit abyssal qui fait peser une menace sur l’avenir de la protection sociale des Français. Parallèlement, de franchise en déremboursements le coût de la santé des Français explose et les pousse toujours davantage à retarder voire renoncer aux soins. Cinq ans d’erreurs et de reculades ont empêché que notre système de santé se prépare aux évolutions nécessaires », résume François Hollande qui entend incarner « une vraie rupture avec cette politique de maltraitance du système de soins ». Pour ce faire, il faut d’abord « impérativement rétablir les comptes de la Sécurité sociale, reconstruire un avenir pour l’hôpital public et remettre l’industrie du médicament à sa juste place », indique-t-il. Enfin, en matière de santé publique, « la priorité de la lutte contre le cancer sera un engagement que je prendrai pour le prochain quinquennat. Il ne s’agira pas simplement de faire des effets d’annonce. Il s’agira de mobiliser des forces, de convaincre tous ceux qui sont aujourd’hui touchés par cette maladie que nous ne relâcherons aucun effort pour trouver toutes les solutions », affirme le député socialiste.
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