PRESQUE 43 % des personnes âgées ne pratiquent aucun sport, rappelait la campagne « Seniors toniques » lancée par la Fédération des prestataires de santé à domicile, Réunica Domicile et l’Association nationale française des ergothérapeutes sous le haut patronage de la ministre de déléguée chargée des personnes âgées et de l’autonomie. La part du temps consacré à l’activité physique de loisirs (par rapport au temps global de l’activité physique totale) diminue avec l’âge, passant de 30,5 % chez les moins de 26 ans à 13,7 % chez les 65-75 ans.
L’étude qu’ont récemment publié dans le « British journal of sports Medicine », une revue du groupe « BMJ », le Dr Mark Hamer et col. souligne une nouvelle fois les bienfaits de l’exercice physique et à tout âge. Le Dr Hamer et son équipe ont suivi pendant plus de 8 ans 3 500 personnes, âgées en moyenne de 64 ans. La fréquence et l’intensité de l’activité physique ont été évaluées en 2002-2003 puis tous les deux ans jusqu’en 2010-2011. À la fin de la période, 80 % des participants étaient actifs (activité physique modérée ou intensive au moins une fois par semaine) et parmi eux, 10 % qui l’étaient devenus au cours de l’étude.
L’évalutation de leur état de santé révélait que 4 sujets sur 10 avaient développé une pathologie chronique, un sur cinq souffrait d’une dépression ou d’un déficit cognitif et un tiers d’une incapacité physique au moins partielle. Toutefois un participant sur 5 était jugé en « bonne santé ». En tenant compte des principaux autres facteurs susceptibles d’avoir un effet sur le vieillissement comme le tabagisme, la consommation d’alcool, le statut marital ou les ressources financières, les chercheurs britanniques ont montré, que les chances de bien vieillir était étroitement corrélée à la pratique sportive.
Ceux qui ont maintenu une activité physique régulière pendant toute la période avaient sept fois plus de chances d’tre en bonne santé que ceux qui étaient restés inactifs. Les autres avaient 3 à 4 fois plus de chance de vieillir en bonne santé que les personnes inactives. Les chances étaient encore trois fois supérieures chez les 10 % d’anciens inactifs qui ont repris une activité physique entre 2002 et 2010.
« Cette étude, concluent Mark Hamer et coll., justitife les politiques de santé publique visant à inciter les seniors à avoir une activité physique, même à un âge déjà avancé. »
Prévention des chutes.
Des chercheurs de l’INSERM ont démontré, à partir d’une méta-anlyse de 17 essais internationaux, que des programmes d’exercices bien conduits permettent de réduire le risque de chute et surtout leur gravité. Plus de 4 000 personnes agées de 76 ans en moyenne dont 77 % de femmes ont été inclus dans cette révue de la littérature. Les résultats publiés dans le « BMJ » montrent que l’effet protecteur est d’autant plus important que les conséquences sont sévères. L’exercice physique permet de réduire de 37 % les blessures consécutives à une chute. La réduction est de 43 % pour les blessures les plus graves nécessitant des soins médicaux et de 61 % pour les fractures (col ou fémur). Les bienfaits de l’exercice s’expliquent par l’augmentation de la masse osseuse, le renforcement musculaire mais aussi la préservation de l’équilibre et l’amélioration des réflexes de protection lors d’une chute. Patricia Dargent, directrice de recherche INSERM (Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, Unité 1018) qui a dirigé l’étude, mène en France un essai contrôlé, randomisé, l’étude « Ossébo » sur l’exercice physique et la prévention des chutes et des fractures chez des femmes de plus de 75 ans vivant à leur domicile. Les premiers résultats devraient être publiés en 2014.
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