LA BRONCHIOLITE virale est une cause fréquente de pathologie respiratoire sévère dans l’enfance. Le virus respiratoire syncytial et le rhinovirus en sont les deux principaux responsables. Le risque d’infection sévère est majoré en cas de prématurité, de cardiopathie congénitale et de trisomie 21. La moitié des enfants hospitalisés pour une bronchiolite présentent secondairement des épisodes de wheezing. La question reste posée de savoir si la bronchiolite est la cause de ces épisodes récurrents de sifflements ou si elle est le reflet d’une sensibilité respiratoire préexistante.
Purement symptomatique.
Le traitement préventif actuel repose sur les anticorps monoclonaux antiVRS. Un vaccin vivant atténué et des sous unités vaccinales sont en développement. En l’absence de traitement spécifique, la prise en charge de la bronchiolite est purement symptomatique. Les corticoïdes inhalés ou systémiques n’ont pas démontré d’efficacité, ni pour le traitement de maladie aiguë, ni pour la prévention des épisodes récurrents de wheezing. Un seul essai a révélé un effet des corticoïdes systémiques, dans les bronchiolites à rhinovirus, et non dans celles liées au VRS, sur la survenue ultérieure d’un wheezing. Bien que fréquemment utilisées, les nébulisations de sérum salé hypertonique ne semblent pas, d’après des études récentes, modifier l’évolution naturelle de la maladie. De même aucune donnée ne supporte l’usage des macrolides pourtant souvent prescrits également.
Il y a donc un besoin urgent de nouveaux traitements de la bronchiolite. Les antiviraux en cours de développement ont probablement vocation à être utilisés à un stade précoce de l’infection pour prévenir la progression de la maladie. Plusieurs inhibiteurs de fusion, ALN-RSV01, siRNA (smal interfering RNA dirigé contre l’ARNm utilisé pour produire la protéine de la nucléocapside du VRS) et d’autres composés moléculaires ont tous un effet antiviral puissant dans les modèles animaux. Le développement d’immunomodulateurs, en particulier de molécules régulant la réponse neutrophile au niveau des voies respiratoires, est nécessaire pour modifier la réponse délétère de l’hôte au virus. Une combinaison d’antiviraux et de molécules régulant la réponse neutrophile sera peut-être la clef du traitement des bronchiolites sévères, permettant de prévenir le développement d’une bronchopathie obstructive post-bronchiolite.
D’après la communication de L. Bont (Utrecht, Pays-Bas), abstract II0-07.
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