UNE MÉTA-ANALYSE a pris en compte tous les essais randomisés contrôlés contre placebo publiés jusqu’en septembre 2012 sur les effets d’une supplémentation en probiotiques sur la sensibilisation allergique l’asthme ou le wheezing chez l’enfant. Le taux d’IGE totales (10 essais, 1 164 enfants) a été significativement diminué sous l’effet des probiotiques (réduction moyenne : - 24,1 U/ml, 95 % IC = - 47,3 à - 0,8, p = 0,042) chez les jeunes enfants. Cette diminution est d’autant plus importante que le suivi est plus long et les enfants plus âgés. Le risque de sensibilisation atopique (13 essais, 2 412 enfants) est significativement réduit par les probiotiques (RR = 0,87, 95 % IC = 0,78-0,98, p = 0,022). L’analyse en métarégression montre que l’administration de lactobacillus acidophilus comparé à d’autres souches est associée à une augmentation du risque de sensibilisation (p = 0,008). Le risque d’asthme ou de wheezing (12 essais, 3 143 enfants) n’apparaît pas significativement diminué par l’administration de probiotiques (RR = 0,94, 95 % IC = 0,85-1,05, p = 0,24). Aucun effet significatif n’a été retrouvé dans les analyses par sous-groupe en fonction de l’âge, de la longueur du traitement, de la durée de suivi, de la souche ou de la dose.
L’administration de probiotique réduit donc le risque de sensibilisation allergique chez les jeunes enfants, entraîne une diminution du taux d’IgE total, mais n’a en revanche aucun effet sur le risque d’asthme ou de wheezing. Dans la mesure où la souche de probiotiques utilisée et la durée de suivi modulent leur effet sur le taux d’IgE et l’atopie, les essais à venir sur l’asthme devront sélectionner des souches spécifiques et s’étendre sur des durées de suivi plus longues.
D’après une communication de E. Forno (Miami, États-Unis).
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