INSPIRER - Obstruction nasale chez l’enfant : bouche ouverte

Publié le 18/04/2013
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Face à un enfant qui consulte pour une obstruction nasale la première étape est de s’assurer de la réalité du symptôme sans s’en tenir uniquement à ce que rapporte l’enfant et ses parents. « Un enfant qui dit avoir le nez bouché et qui passe toute la consultation bouche fermée… n’a manifestement pas d’obstruction nasale. Dans ce cas, quel que soit le traitement choisi, le résultat ne sera jamais satisfaisant », souligne le Dr Martine François. Lorsqu’il existe effectivement une obstruction nasale, l’enfant respire bouche ouverte la nuit, il ronfle et il bave pendant son sommeil ; on en retrouve la trace sur la literie. Il se réveille avec les lèvres gercées et une langue qui reste saburrale pendant les une à deux heures suivantes.

Soulever la pointe du nez.

Une fois attestée la réalité du symptôme, l’examen clinique recherche une éventuelle déviation de la cloison nasale, simplement en soulevant la pointe du nez. La présence d’un corps étranger est également immédiatement détectable à l’inspection car il s’arrête au premier obstacle qui est le cornet. L’examen avec un spéculum d’oreille permet de rechercher une congestion des cornets en rapport avec une rhinite.

Végétations.

Un avis ORL doit être demandé lorsque l’on suspecte l’implication des végétations adénoïdes dans l’obstruction nasale. Une fibroscopie nasale est en effet nécessaire pour vérifier la présence des végétations adénoïdes et déterminer si celles-ci obstruent les choanes. Cette obstruction n’est pas liée au volume des végétations mais à la taille du cavum qui peut être insuffisante. Sur la base de cet examen, l’ORL posera si nécessaire l’indication d’une adénoïdectomie. Cette intervention n’est pas justifiée au-delà de 7-8 ans car c’est vers cet âge que les végétations adénoïdes, qui apparaissent après la naissance et fondent ensuite peu à peu au cours des années suivantes, disparaissent définitivement. En revanche certains facteurs, essentiellement le reflux gastro-œsophagien, peuvent favoriser une hypertrophie des végétations. Dans ce cas, c’est le traitement du reflux, authentifié au préalable par une pHmétrie, qui permettra de résoudre le problème et non l’adénoïdectomie. L’ablation des végétations a ainsi essentiellement trois indications : les infections à répétition des voies aériennes supérieures, les otites séreuses et la gêne respiratoire liée à une obstruction des choanes par les végétations adénoïdes.

D’après un entretien avec le Dr Martine François, hôpital Robert-Debré, Paris.

 Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9235