ÉTERNUER - Chercher l’allergie en l’absence d’infection

Publié le 18/04/2013
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TRÈS RECONNAISSABLE par le son qu’il engendre, l’éternuement se caractérise par l’expulsion rapide d’air le plus souvent par la bouche à une vitesse n’ayant rien à envier à celle des voitures de course (entre 150 et 250 km/h). Son association à d’autres symptômes tels que la rhinorrhée antérieure ou postérieure et l’obstruction nasale, accompagnées ou non d’un prurit nasal, définit la rhinite. En dehors de tout contexte infectieux, l’éternuement est souvent relié en premier lieu à un phénomène allergique. L’interrogatoire et les tests cutanés permettent alors de faire la part des choses avec d’autres étiologies.

Pour exemple les éternuements matinaux ou nocturnes ne sont pas systématiquement les témoins d’une allergie aux acariens. Il s’agit alors de répertorier les antécédents atopiques, l’atteinte d’autres organes (asthme, conjonctivite ou reflux gastro œsophagien), les facteurs déclenchants (pneumallergènes, changement de température ambiante, odeurs fortes, professionnel : farines pour le boulanger persulfates pour les coiffeurs etc.), la rythmicité des symptômes (permanente ou intermittente). Pour le médecin généraliste, le test de dépistage qualitatif phadiatop ou semi-quantitatif CLA positif constitue un argument supplémentaire pour adresser le patient chez l’allergologue. Celui-ci, après la réalisation de prick-tests, peut infirmer ou confirmer l’origine allergique et mettre en place un traitement symptomatique et/ou une immunothérapie.

Si l’hypothèse d’une autre pathologie ORL se dessine (polypose naso-sinusienne, rhinite vasomotrice…), une consultation ORL est indiquée.

Handicap à la vie sociale.

Les éternuements répétés, parfois source de moquerie dans l’entourage, représentent en réalité un véritable handicap à la vie sociale. Ils peuvent entraîner des troubles du sommeil engendrant une asthénie et une altération de la concentration et ne doivent donc pas être considérés à la légère. Ils constituent en réalité un des signaux d’alerte d’une inflammation de la muqueuse nasale.

Selon l’étiologie, les traitements type anti H1 et corticoïde locaux peuvent être proposés et efficaces. La désensibilisation associée à des mesures d’évictions spécifiques trouve son indication dans le cas d’une rhinite allergique. La collaboration entre médecin généraliste, ORL et allergologue est indispensable dans la prise en charge des éternuements et de la rhinite de façon plus générale.

 Dr Catherine QUÉQUET Allergologue Amiens
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9235