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Pari gagné pour la linagliptine… et le glimépiride

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Publié le 24/10/2019

La linagliptine n’est pas inférieure au glimépiride sur le critère principal combiné de sécurité cardiovasculaire, selon les résultats de l’étude Carolina. Le contrôle de l’HbA1c est comparable mais le risque d’hypoglycémies est nettement moindre avec l’inhibiteur de DPP4.

Des différences seulement sur le risque d'hypoglycémies

Des différences seulement sur le risque d'hypoglycémies
Crédit photo : phanie

Première étude randomisée contrôlée comparant la linaglitpine (un inhibiteur de DPP4) à une molécule active (le glimépiride, une sulfonylurée) le tout en ajout à la metformine,
Carolina est un essai de sécurité cardiovasculaire (1).

Or, au-delà du risque d’hypoglycémies, les sulfamides hypoglycémiants ont été pointés du doigt en raison d’un risque potentiellement accru de décès cardiovasculaire. Ce surrisque potentiel a fait l’objet de nombreuses controverses depuis la publication, il y a 50 ans, de l’étude UGDP, qui avait mis en évidence un excès de décès cardiovasculaire avec le tolbutamide vs placebo.

De son côté, la linagliptine a récemment fait la preuve de sa sécurité cardiovasculaire dans l’essai Carmelina, qui avait comparé cet iDPP4 à un placebo sur une cohorte de patients diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire et rénal.

La majorité des quelques 6 000 patients DT2 qui ont été inclus dans l’étude Carolina étaient traités par de la metformine, 9 % étaient naïfs de tout traitement. Ils étaient à risque cardiovasculaire élevé : plus de 41 % avaient une maladie cardiovasculaire établie. Au terme du suivi moyen de 6,3 ans, aucune différence n’a été observée entre les deux bras thérapeutiques sur le critère primaire composite d’évaluation (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal, accident vasculaire cérébral non fatal, OR = 0,98 ; p < 0,0001).

Le contrôle de l’HbA1c a été comparable entre les deux groupes de traitement, tout comme le taux d’effets secondaires et d’interruption de traitement. La principale différence a porté sur le risque d’hypoglycémies, plus élevé dans le bras glimépiride (0R = 0,23 ; p < 0,0001 pour les hypoglycémies de tout type). Aucun signal n’a été observé quant à la survenue de pancréatite ou de cancer du pancréas.

Pour le Pr MacGuire (États-Unis), deux grands enseignements doivent être tirés de cette étude : la démonstration de la sécurité cardiovasculaire de la linagliptine versus glimépiride, associée à un moindre risque cardiovasculaire et un moindre gain de poids et la réassurance sur la sécurité cardiovasculaire du glimépiride.

 

D’après les communications des Prs Julio Rosenstock (Etats-Unis), Bernard Zinman (Canada) et Darren McGuire (États-Unis)

(1) Rosenstock J et al. JAMA 19 septembre doi:10.1001/jama.2019.13772

 

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin