Décerné chaque année à un chercheur pour sa contribution à la physiopathologie, à la prévention ou au traitement des complications du diabète, le 34e prix Camillo Golgi a été attribué au Pr Rayaz Malik (universités de Manchester et du Quatar) pour ses travaux sur la neuropathie diabétique, notamment sur le recours à la microscopie confocale cornéenne pour son diagnostic précoce.
Le diabète s’accompagne d’anomalies vasculaires très précoces, qui entraînent une diminution de l’oxygénation des fibres nerveuses profondes aboutissant à la neuropathie. « Le dépistage classique de la neuropathie diabétique ne permet qu’un diagnostic tardif, lorsque les grandes fibres sont atteintes et que la maladie est déjà avancée, a rappelé le Pr Malik. Les lésions précoces touchent des fibres plus petites et plus profondes. Les travaux menés depuis plusieurs décennies ont montré que les nerfs de la cornée sont le reflet des nerfs au niveau du pied, ce qui confère à la microscopie confocale de la cornée une place intéressante dans le dépistage plus précoce de la neuropathie diabétique. »
Les lésions en microscopie confocale précèdent en effet la rétinopathie et la microalbuminurie. Différentes études ont montré que cet examen quantitatif permet de détecter la neuropathie chez des sujets intolérants au glucose comme chez des enfants ayant un diabète de type 1. L’an dernier, une analyse ayant inclus près de 1 000 patients DT1 et DT2 suivis dans 5 centres a permis de préciser sa sensibilité (73 %) et sa spécificité (69 %).
Pour le Pr Malik, les données de la microscopie confocale constituent un marqueur de la neurodégénération, qui peut avoir des applications dans le dépistage précoce de la neuropathie diabétique, mais aussi dans de nombreuses autres pathologies, comme les neuropathies liées au VIH, la maladie de Behcet, de Wilson et de Fabry, ou encore de Parkinson et dans la sclérose en plaques.
Elle pourrait être utilisée comme critère d’évaluation dans les études cliniques testant différentes approches thérapeutiques.
D’après la communication du Pr Rayaz Malik, universités de Manchester et du Quatar
Article précédent
L’important, c’est la MCG
Article suivant
Courbe en U pour la lectine
Les iSGLT2 pour la protection rénale
L’insuffisance cardiaque peut être mieux prévenue
Pari gagné pour la linagliptine… et le glimépiride
Accalmie dans l'épidémie de diabète
L’important, c’est la MCG
La cornée, reflet du pied
Courbe en U pour la lectine
Des bénéfices à quel prix ?
Un diabète plus sévère dans l'enfance
Arrivée du premier arGLP1 oral
Des données en faveur d’une bithérapie d’emblée
Les bénéfices métabolomiques de l'allaitement
Les essais bien différents de la vraie vie
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024