Tumeurs germinales de mauvais pronostic

Nouveau standard « dose-dense »

Publié le 16/12/2013
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Le cancer du testicule est la tumeur la plus fréquente chez l’homme jeune. En France, il touche entre 1500 et 2000 nouvelles personnes par an. Si les patients atteints d’une tumeur de bon pronostic obtiennent le plus souvent la guérison, ceux du groupe de mauvais pronostic (biomarqueurs tumoraux élevés, métastases viscérales extrapulmonaires, tumeur primitive médiastinale…) n’obtenaient jusqu’alors la guérison que dans environ 50 % des cas.

L’essai GETUG 13 de phase III a inclus des patients atteints de tumeurs germinales (non séminomateuses) disséminées de mauvais pronostic. L’objectif était de proposer un traitement personnalisé aux patients en fonction de la vitesse de diminution des biomarqueurs sanguins – hCG (hormone gonadochorionique), alpha-FP (alpha-fœto-protéine), LDH – après une seule cure de chimiothérapie standard à base de bléomycine, étoposide, cisplatine soit le protocole BEP.

Les patients présentant une décroissance lente des marqueurs tumoraux (groupe défavorable) ont été randomisés en deux bras : le premier a continué de recevoir la chimiothérapie standard par le protocole BEP ; le deuxième a reçu un protocole de chimiothérapie « dose-dense » utilisant six médicaments de chimiothérapie au lieu de trois (taxol-BEP-oxaliplatine puis cisplatine-ifosfamide-bléomycine). Ces protocoles étaient suivis de l’exérèse chirurgicale des masses métastatiques résiduelles.

Les résultats finaux de cette étude montrent une réduction de 34 % du risque de progression tumorale ou de décès chez les patients ayant reçu la chimiothérapie « dose-dense ». Le taux de guérison atteint ainsi environ 75 %. Ce bénéfice est acquis sans majoration d’effets secondaires graves, malgré des neurotoxicités plus fréquentes, mais globalement réversibles, ni de seconds cancers chimio-induits. De plus, parmi les patients en rechute, moins de patients du groupe « dose-dense » ont eu recours à la chimiothérapie intensive avec autogreffe de moelle. Ces résultats permettent d’identifier des patients qui doivent bénéficier d’un traitement intensif. Le protocole défini ci-dessus devrait devenir le nouveau standard des tumeurs de mauvais pronostic. Différents schémas « dose-dense » sont en cours d’évaluation.

Session Speed Data de l’Association d’Enseignement et de Recherche des Internes en Oncologie (AERIO).


Source : Le Quotidien du Médecin: 9289