Adénocarcinome dans les MICI

Les difficultés du dépistage

Publié le 19/03/2015
Article réservé aux abonnés

Le Pr David Laharie rappelle que

« la survenue d’une dysplasie voire d’un cancer du grêle est une complication rare, souvent oubliée de la maladie chronique de l’intestin grêle ». Les progrès du traitement médical des MICI ont limité et repoussé le recours à la chirurgie. La découverte de dysplasies ou de cancers du grêle se fait souvent aujourd’hui à un stade souvent évolué, sur pièce de résection chirurgicale. Un dépistage efficace pour les sujets à haut risque est-il possible ? C’est ce que l’étude multicentrique du GETAID cherchait à évaluer.

L’étude multicentrique sur dix CHU en France, Belgique et Pays-Bas a inclus 101 patients avec maladie de Crohn ayant des lésions du grêle évoluant depuis plus de dix ans et dont la persistance était documentée par un examen TDM, IRM ou échographique de moins d’un an. Le protocole comportait une endoscopie antérograde ou rétrograde selon le siège des lésions, des biopsies étagées et un suivi d’un an.

L’étude est négative : sur les trois cancers du grêle survenus pendant l’étude, un seul a été dépisté par l’endoscopie. L’échec de la stratégie tient à la prévalence très faible de la complication et à la difficulté d’endoscoper la totalité du segment atteint en raison des sténoses liées à la maladie de Crohn qui gênent la progression de l’endoscope. Le Pr David Laharie invite à retenir que « les MICI peuvent dans de rares cas se compliquer de cancer du grêle. Il faut l’avoir à l’esprit et, en cas de doute ou de crises subocclusives itératives, savoir discuter une résection chirurgicale ».

D’après un entretien avec le Pr David Laharie, CHU Bordeaux
Dr Sophie Parienté

Source : Le Quotidien du Médecin: 9396