LA PRÉVENTION de l’escarre, qui résulte de 3 grands facteurs mécaniques que sont la pression, la friction et la macération, est absolument essentielle. Cette complication cutanée est extrêmement fréquente chez les blessés médullaires en raison d’une part de l’immobilité, qui augmente les pressions d’appui et, d’autre part, de la perte de la sensibilité et donc de l’absence de sensation douloureuse. On estime que de 50 à 80 % des blessés feront au moins une escarre au cours de leur vie.
Une escarre survient fréquemment à la phase aiguë, lorsque le patient est hospitalisé en réanimation après l’accident. Mais elle peut également survenir à distance, de façon « accidentelle », en particulier à l’occasion d’une hospitalisation ou d’une dépression : le patient se néglige, reste beaucoup plus longtemps dans son fauteuil, ce qui accroît le risque d’escarre. Ainsi, face à la survenue d’une ulcération cutanée, il faut rechercher un facteur déclenchant, notamment un syndrome dépressif.
Penser aux ulcères artériels et veineux.
Il faut également penser à la possibilité d’un ulcère d’origine artérielle ou veineuse, chez ces patients présentant volontiers un syndrome métabolique ou des antécédents de phlébite. Il est à cet égard important de demander au moindre doute un écho-doppler artériel et veineux. Le risque de phlébite est augmenté, mais leur caractère paucisymptomatique rend leur diagnostic difficile : il n’y a pas de douleur et un œdème des membres inférieur est souvent présent chez ces patients de façon chronique.
La prévention de l’escarre se fonde sur des mesures qui doivent être suivies tout au long de la vie. Le matériel (fauteuil, lit…) doit être adapté, avec le recours à des supports (matelas et coussins en mousse, gel, pneumatique…). Les points d’appui doivent être surveillés quotidiennement, les patients en fauteuil étant particulièrement exposés à des escarres au niveau des ischions. Le risque est accru en cas d’incontinence urinaire et/ou fécale ainsi que par le port de garnitures.
La prise en charge de l’escarre dépend de son stade, et repose sur des techniques locales classiques et des mesures plus générales (nutrition, dépression, risque infectieux).
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