Mort subite cardiaque

Zoom sur quelques études

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Publié le 29/09/2016
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Les cardiomyopathies hypertrophiques (CMH) exposent au risque de mort subite et le sport est considéré comme un facteur pouvant déclencher des arythmies fatales. De ce fait, les recommandations internationales font contre-indiquer le sport de compétition en cas de CMH. Mais les circonstances de survenue des morts subites chez les patients porteurs d’une CMH restent toutefois mal étudiées, ce qui a conduit à mener une vaste étude au Royaume-Uni (1). Sur les 3 684 cas de mort subite répertoriés au cours des dix dernières années, 184 concernaient des sujets avec une CMH, souvent asymptomatique et dont le diagnostic a été attesté par une analyse post-mortem très rigoureuse.

Chez ces sujets âgés en moyenne de 39 ans, seule une mort subite sur 5 est survenue à l’occasion de la pratique d’une activité sportive. Dans la majorité des cas les sujets étaient au repos, mais seuls 12 % ont été victimes d'une mort subite au cours du sommeil. « Les morts subites induites par le sport ont été significativement plus fréquentes chez les jeunes hommes », a indiqué Gherardo Finocchiaro (Royaume-Uni), qui a rappelé que seuls 20 % des cas de CMH étaient connus avant l'événement fatal.

Défibrillateurs: l'impact de la formation 

Autre communication qui a retenu l'attention lors de la session des meilleurs posters : un travail français qui souligne la disparité de mise en oeuvre des programmes d'accès aux défibrillateurs implantables dans notre pays (2). Deux paramètres ont été évalués dans cette étude prospective sur 5 ans qui a concerné 51 districts représentant 29 millions d'habitants : le nombre de défibrillateurs automatiques externes/100 000 habitants et la proportion d'individus ayant bénéficié d'une formation de base aux gestes de premier secours, par un organisme public ou privé. Seuls un tiers des districts ont été considérés comme performants sur ces deux volets, et des disparités majeures ont été observées, avec un impact sur le taux de survie en cas de mort subite. « De façon intéressante, c'est la proportion de sujets formés qui fait le plus la différence en termes de survie », a indiqué la Dr Nicole Karam lors de la présentation de ces données.

(1) European Heart Journal. Abstract Supplement 2016(37):1226-7
(2) European Heart Journal. Abstract Supplement 2016(37):1248

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9521