N’ÉTAIT LA RAGE de Ségolène Royal, qu’elle a exprimée vigoureusement dix minutes avant 20 heures, dimanche, contre le dissident Falorni, en le qualifiant de traître élu avec les voix de l’UMP et du FN, les socialistes baigneraient dans le bonheur. Martine Aubry a promis Mme Royal à des fonctions et à une influence politique dignes d’elle et n’envisage pas de réintégrer M. Falorni dans le parti. La défaite de la présidente de Poitou-Charentes a jeté une ombre, mais de courte durée, sur la joie des socialistes. De leur côté, les figures de la droite, Jean-François Copé (réélu à Dreux), Henri Guaino (élu dans les Yvelines), Rachida Dati, Brice Hortefeux, ont eu l’élégance de féliciter les socialistes.
L’UMP est battue à plate couture, mais elle n’est pas laminée puisqu’elle conserve quelque 230 sièges à l’Assemblée. M. Copé a évoqué un congrès en novembre pour élire un président du mouvement et M. Raffarin parle de construire une nouvelle opposition.
Gagnants et perdants.
Les résultats du second tour confirment ceux du premier, même si l’ampleur de la victoire de la gauche n’était pas certaine : un retour au vieux clivage gauche-droite, avec deux grands partis, qui étouffe les extrêmes ; la disparition des centristes, quoi qu’en dise Jean-Louis Borloo qui, contre toute logique, leur prédit un brillant avenir ; une petite percée du FN, avec les victoires de Gilbert Collard dans le Gard et de Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans, à Carpentras, mais aussi une défaite (de justesse) de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, battue par le candidat socialiste et non par celui qui voulait sa peau, Jean-Luc Mélenchon, disqualifié dès le premier tour.
Plusieurs anciens ministres ont été élus ou réélus : Bruno Le Maire, François Baroin, Luc Chatel, Xavier Bertrand. Bernard Accoyer, ancien président de l’Assemblée, a été réélu. Mais Michèle Alliot-Marie a été battue, ainsi que Nadine Morano. Claude Guéant a été battu à Boulogne par le dissident Thierry Solère (un parachutage de trop). Plusieurs ministres actuels ont été élus ou réélus : Aurélie Filipetti, Stéphane Le Foll, qui a pris l’ancienne circonscription de François Fillon dans la Sarthe, Marilyse Lebranchu, Jérôme Cahuzac, Pierre Moscovici. Jack Lang a été battu à Saint-Dié (il a changé trop souvent de circonscription).
Avec une vingtaine de sièges, EELV devrait pouvoir former son groupe à l’Assemblée sans encombre. Ce sera plus difficile pour le Front de gauche (13 sièges prévus, il en faut 15).
Le PS tient tous les moyens de gouverner. Il dispose de l’Assemblée, du Sénat, de la majorité dans les villes et dans les régions. « Majorité absolue ne signifie pas pouvoir absolu », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. On ne demande qu’à la croire.
Consulter la carte des médecins élus à l'Assemblée nationale.
Article suivant
Carton plein pour les ministres socialistes
Victoire écrasante de la gauche
Carton plein pour les ministres socialistes
Jean Leonetti (UMP) : « La gauche joue sur le terrain de l’idéologie »
Jean-Paul Bacquet (PS) : « Assez de ces petits corporatismes »
Le corps médical à la peine
Vie politique : pourquoi les médecins s’engagent ? [VIDEO]
Majorité de gauche assurée
Législatives 2012 : les résultats en direct
Législatives 2012 : la carte interactive des médecins candidats
Que votent les médecins au premier tour ?
Dans l’Aisne, campagne « tout-terrain » pour l’ex-ministre Xavier Bertrand
En Seine-et-Marne, le président de la FHF fait dissidence
Comment les députés se sont saisis des questions de santé
À Marseille, le Dr Muselier déterminé à faire tomber une ministre
Le Pr Brigitte Mauroy veut soigner les injustices sociales
L’ancien monsieur « social » de Sarkozy face à un médecin socialiste
Ministres et ex-ministres dans l’angoisse des législatives
Duel de « stars » à Paris : le généticien Axel Kahn défie Fillon
Le Dr Hutin, un généraliste nordiste dans la bataille électorale
134 médecins candidats aux élections législatives
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature