En Seine-et-Marne, le président de la FHF fait dissidence

APRÈS AVOIR régné sans partage sur la circonscription, Didier Julia, onze fois député depuis 1967, passe la main. La droite est solidement ancrée dans le coin : Nicolas Sarkozy a remporté 61,4 % des voix au second tour de la présidentielle dans la ville de Fontainebleau.

Frédéric Valletoux vise la relève dans cette 2e circonscription de Seine-et-Marne sans l’adoubement de l’UMP qui a investi Valérie Lacroute, maire de Nemours. Le maire de Fontainebleau avait déjà fait dissidence en 2007. Localement, ça tire à vue. Une conseillère municipale UMP de Fontainebleau, Monique Fournier, écrit sur son blog : « Un candidat d’aventure, spécialiste du cumul des fonctions, se présente à la dernière minute contre Valérie Lacroute, candidate officielle de l’UMP ». Et la conseillère de rappeler que Frédéric Valletoux a été suspendu pour faute grave par l’UMP. Dans un courrier daté du 25 mai, Jean-François Copé reproche à Frédéric Valletoux d’entretenir « la confusion et la désunion ».

Une élection peut en cacher une autre.

Frédéric Valletoux riposte sur son blog, et indique vouloir proposer une primaire à droite au premier tour. Un processus qu’il qualifie de « légitime et sain après 45 ans de mandat d’un même député ». Quel peut être l’impact de cette élection sur la FHF, dont le travail de lobbying cible les parlementaires à chaque vote du PLFSS ? Les trois précédents présidents de la Fédération, tous d’anciens ministres ou députés, bénéficiaient d’une expérience nationale dont ne peut se prévaloir Frédéric Valletoux. Mais l’hospitalisation publique, qu’il gagne ou qu’il perde la législative, ne perdra rien de son influence, estime un observateur, qui rappelle que Marisol Touraine s’est montrée aux petits soins pour le secteur à Hôpital expo.

C’est en fait vers une autre élection que les regards des administrateurs de la FHF se tournent : le mandat de Frédéric Valletoux arrive à échéance en décembre. Un nouveau président sera désigné le 16 janvier 2013. L’ancien journaliste voudra-t-il rempiler ? À ce jour, les grandes manœuvres n’ont pas encore débuté, ou alors dans le plus grand secret. Élu à une voix en septembre dernier face à la socialiste Paulette Guinchard, Frédéric Valletoux pourrait trouver sur sa route un poids lourd de la gauche : Édouard Couty. L’ancien directeur des hôpitaux, président de la FHF en région Rhône-Alpes, pourrait offrir une alternative consensuelle. Autre candidat potentiel, à droite cette fois : Alain Milon, élu à la tête de la FHF en région PACA en remplacement de Jean Leonetti. Le sénateur UMP du Vaucluse, qui a été rapporteur de la loi HPST, aurait en effet décidé de s’investir davantage à la FHF.