Chez les ados dans Calvados et dans l'Orne, mauvaise couverture vaccinale et mauvaise perception du risque

Par
Publié le 19/09/2017

« Les niveaux de couverture vaccinale chez les adolescents du Calvados et de l'Orne se sont révélés insuffisants, en particulier pour l'hépatite B, le méningocoque C, la coqueluche et le HPV », conclut une étude du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».

Cette étude réalisée par Nathalie Nicolay et coll. à la demande de l'agence régionale de santé (ARS) de Basse-Normandie avait pour objectif d'évaluer les couvertures vaccinales des adolescents des départements du Calvados et de l'Orne à l'occasion des « Journées défense citoyenne ». Un auto-questionnaire a aussi permis de recueillir des données sur l'attitude et la perception des jeunes vis-à-vis de la vaccination.

Mauvaise perception des risques

Quelque 868 adolescents ont été inclus (495 dans le département du Calvados et 373 dans le département de l'Orne). Ont été exclus les plus de 18 ans et ceux qui n'avaient pas apporté leur carnet de santé soit du fait d'un « oubli » (52 %), soit par refus des parents (16,5 %), soit en raison de la perte du carnet (10,5 %).

Les résultats montrent que les tendances à la vaccination sont similaires dans les 2 départements. Moins d'un adolescent sur 10 (8,2 % dans le Calvados et 8,7 % dans l'Orne) avait un schéma vaccinal complet pour l'ensemble des vaccinations et ne nécessitait aucune mesure de rattrapage.

L'enquête met aussi en évidence une méconnaissance des maladies à prévention vaccinale et une mauvaise perception des risques liés à ces maladies. Plus de 81 % des adolescents dans le Calvados et 74,5 % dans l’Orne pensaient « être à jour de leurs vaccinations » et 83 % dans les deux départements déclaraient avoir reçu un vaccin au cours des cinq dernières années alors, qu'en réalité, seulement 48,6 % (Calvados) et 42,2 % (Orne) avaient effectivement reçu une injection, attestée dans le carnet de santé durant cette période.

Toutefois, les adolescents reconnaissent (> 95 %) le rôle de la vaccination dans la prévention individuelle et près de la moitié reconnaît son rôle dans la prévention collective contre la transmission des maladies infectieuses. Pour plus de 75 % d'entre eux, le médecin traitant constitue la principale source d’information sur la vaccination, devant les parents et les enseignements.

Vaccin contre le méningocoque C méconnu

Les valeurs de la couverture vaccinale contre l'hépatite B (37 % dans le Calvados et 37,6 % dans l'Orne) étaient très en deçà de l'objectif de 75 % proposé par le HCSP. Par ailleurs, les adolescents qualifiaient le risque de contamination par le VHB de « faible mais réel » mais ont majoritairement manifesté le désir d'être mis à jour de leur vaccination contre l'hépatite B.

Pour le méningocoque C, la couverture était de 22 % dans les 2 départements pour un objectif de 90 %. Le vaccin antiméningococcique est méconnu des adolescents (moins d’un adolescent sur 4 connaît l’existence du vaccin, 22,6 % dans le Calvados et 16,1 % dans l’Orne).

La couverture pour le vaccin contre la coqueluche était de 66,9 % dans le Calvados et de 63,8 % dans l'Orne.

Quant au HPV, 1 adolescente sur 4 était correctement vaccinée avec 3 doses (23,6 et 22,2 %). Le rôle du HPV dans la survenue du cancer du col de l’utérus est méconnu : seulement 40,3 % des adolescents dans le Calvados et 30,4 % dans l’Orne le citent, les filles plus que les garçons (49,8 % contre 23 %).

La couverture vaccinale contre la rougeole est élevée pour la première dose (> 98 %) et celle de la deuxième dose de 92 %, si elle progresse, reflétant une « bonne dynamique de rattrapage » reste en deçà de l'objectif de 95 %.

Selon les auteurs, il est indispensable de « remédier aux méconnaissances de ces jeunes adultes à l’aube de prendre la pleine responsabilité de leurs vaccinations… Leur désir d’être mieux informés est une opportunité pour des actions dans ce domaine ». Les médecins généralistes ont de ce point de vue un rôle important à jouer.


Source : lequotidiendumedecin.fr
Sommaire du dossier