Cancer vésical et vessie neurologique

Le dépistage en question

Par
Publié le 11/01/2017
Article réservé aux abonnés
dépistage<br /><br />

dépistage<br /><br />
Crédit photo : SPL/PHANIE

Le vieillissement des patients ayant une vessie neurologique s’accompagne d’une augmentation du nombre de cancers dans cette population, dont les cancers de la vessie. Comparativement à la population générale, ils surviennent plus précocement, sont volontiers plus agressifs et plus souvent à type de carcinome épidermoïde. L’analyse de la littérature fait état d'une incidence de 2,3 %. Le cancer de vessie survient généralement après une longue évolution de la maladie neuro-urologique et semble favorisé par les lithiases, le tabagisme, les autosondages propres intermittents et les sondes à demeure. La survie moyenne est de 13 à 40 mois et le taux de décès spécifique est de 84 %.

La fréquence et la gravité des tumeurs de vessie dans ce contexte font poser la question du dépistage. La cytologie urinaire a un intérêt limité, notamment du fait des difficultés d’interprétation chez les patients ayant une vessie neurologique et donc soumis à une inflammation chronique et à des sondages urinaires. La cystoscopie suivie de biopsies constitue l’examen de diagnostic de référence, mais elle est invasive et coûteuse et ne remplit pas les critères acceptables d’un test de dépistage.

Une enquête nationale

En l'absence de recommandations internationales spécifiques, le groupe d’études de neuro-urologie de langue française (GENULF) préconise la réalisation d’une surveillance par cystoscopie associée à des biopsies une fois par an chez les sujets à risque ayant au moins un facteur de risque (âge > 50 ans, tabagisme, entérocystoplastie ou agrandissement vésical datant de plus de 10 ans et neurovessie depuis plus de 15 ans). « Mais cette attitude est controversée, notamment par nos voisins européens, a indiqué la Dr Véronique Phé. Les données dans ce domaine font défaut, et une enquête épidémiologique nationale a été lancée auprès des spécialistes ».

D’après la communication de la Dr Véronique Phé (Paris)

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9545