Le recours aux implants de renfort, proposé au début des années 2000, visait à réduire le risque de récidive dans les cures de prolapsus par voie vaginale, estimé à 30 %. Une technique rapidement adoptée mais qui s'est accompagnée, pour certains types d'implants, de complications parfois sévères, à type d'érosion vaginale, parfois de perforation du rectum ou de la vessie. Ceci a conduit à interdire les implants incriminés, et dans certains pays comme l'Écosse, l'Irlande, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande à interdire le recours à tout type de treillis et même aux bandelettes sous-urétrales utilisées dans la chirurgie de l'incontinence urinaire d'effort.
En France, les implants ayant fait la preuve d'un rapport bénéfice/risque favorable restent autorisés.
Les bandelettes en cas d'hypermobilité urétrale
Le traitement de l’incontinence urinaire d'effort se fonde en première intention sur la rééducation périnéosphinctérienne et en seconde intention sur la chirurgie. En cas d’hypermobilité de l'urètre, le traitement de référence reste la pose de bandelettes sous-urétrales. Avec un recul de plus de 10 ans, les bandelettes rétropubiennes et transobturatrices, qui peuvent être posées en ambulatoire, permettent la guérison dans 85 à 95 % des cas standards, avec des résultats stables dans le temps. La voie transobturatrice peut parfois être à l'origine de douleurs à la racine de la cuisse, et la voie rétropubienne doit être privilégiée dès que cela est possible. Pour les bandelettes transmembranaires, les résultats à deux ans sont comparables à la voie transobturatrice, mais les données à moyen et long termes font défaut.
Pour le prolapsus, le traitement en première intention fait lui aussi appel à la rééducation périnéosphinctérienne et en seconde intention au pessaire ou à la chirurgie, la voie abdominale étant la technique de référence (promontofixation par voie ouverte, laparoscopique ou robot assistée). Le taux de récidive est de moins de 10 %. La promontofixation présente plusieurs avantages : moins de pertes sanguines, moins de complications et de reprises pour complications et absence d'altération de la sexualité.
La chirurgie par voie vaginale se fait désormais le plus souvent sans prothèse, avec un taux de récidive de 30 %. Les prothèses sont aujourd'hui utilisées en dernier recours, par exemple dans les récidives de prolapsus ou dans les formes complexes, après discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire.
D'après la conférence de presse du congrès de l'AFU. Présentation du Pr Xavier Gamé, Toulouse.
Article précédent
Une fréquentation en plein essor
Article suivant
Des pistes en dehors des antibiotiques
La vessie, reflet du vieillissement global
Des seniors plus longtemps actifs
Anticiper le risque lithogène
Une fréquentation en plein essor
Des indications bien précises
Des pistes en dehors des antibiotiques
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024