L’ABSORPTION DE BOISSONS abondantes est l’un des fondements de la prévention des calculs rénaux : près de 2 l/j pour assurer une diurèse d’environ 2 l, en utilisant une eau pauvre en sodium et sans dépasser un apport total, par l’eau et la nourriture, de 1 g/j de calcium. Parmi les autres boissons, certaines semblent avoir un effet lithogène et sont à éviter : le thé, particulièrement le thé vert, les jus de pomme et de raisin, les sodas, le coca-cola, les boissons énergisantes.
Les produits laitiers sont indispensables pour une alimentation équilibrée. Préconiser un régime pauvre en calcium pour prévenir les calculs comme on a pu le faire dans le passé serait une erreur. L’apport recommandé en calcium est de 1 g/j. Il est assuré par environ 3 produits laitiers par jour (fromage, lait, yaourts).
Les protéines animales favorisent la survenue de calculs si elles sont consommées en excès. Il a par ailleurs été montré que la fréquence des calculs rénaux est moitié moindre chez les végétariens que dans la population générale. L’apport recommandé en protéines animales est de 0,8 à 1 g/kg/j.
La consommation de sel doit être limitée à 4-5 g/j. Une prise excessive de sel entraîne une hypercalciurie par diminution de la réabsorption tubulaire du calcium et une hypocitraturie.
Fruits, légumes et fibres.
L’alimentation doit être riche en fruits, légumes et fibres. Il est établi qu’un régime pauvre en fruits et légumes provoque une réduction de la citraturie et une augmentation de la calciurie chez des sujets en bonne santé, tandis qu’à l’inverse une supplémentation en fruits et légumes chez des patients à haut risque de calcul augmente l’excrétion de citrate. Par ailleurs une corrélation a été retrouvée entre un score DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) élevé - caractérisé par une consommation importante de fruits, légumes, produits laitiers pauvres en matières grasses et céréales entières et une consommation modérée de sel, boissons sucrées, viandes rouges - et un risque moindre de calculs rénaux.
Il est également recommandé d’éviter les sucreries. Une charge en glucose augmente le niveau de calcium urinaire ; on sait également qu’une insulinorésistance, un syndrome métabolique et un diabète de type 2 sont associés avec la formation de calculs, particulièrement de calculs d’acide urique.
L’impact de la consommation de graisses sur la formation de calcul est suggéré par un certain nombre de données, notamment chez l’animal. À l’inverse, il est établi que la prise d’huile de poisson apportant des oméga 3 réduit non seulement la calciurie et l’oxalurie mais également certaines cytokines pro-inflammatoires.
Une consommation excessive de vitamine C est déconseillée chez les patients présentant des calculs (l’acide ascorbique est un précurseur de l’oxalate). Cette consommation ne doit pas dépasser 1 500 mg/j.
Enfin, la prise d’aliments très riches en oxalate, notamment de chocolat et particulièrement de chocolat noir, doit être limitée.
Poids et exercice.
L’impact de l’IMC sur le risque lithogène reste débattu. Un certain nombre de données vont toutefois dans ce sens. Une étude rapporte notamment une prévalence significativement supérieure de calculs d’acide urique chez des patients présentant un diabète de type 2 par rapport à ceux qui en sont indemnes. L’effet de l’exercice physique sur la formation de calculs reste mal connu. Mais l’on sait que l’immobilité et l’alitement sont associés à un risque majoré de calcul. Une hydratation insuffisante pendant et après l’exercice majore le risque de lithiase.
Enfin, il a été établi qu’un mode de vie stressant était associé à un risque élevé de lithiase, particulièrement chez les femmes. Le mécanisme n’en est pas parfaitement élucidé mais il semble impliquer des causes hormonales ainsi qu’une diminution de certains facteurs antilithogènes, comme le magnésium et le citrate et, à l’inverse, une augmentation de la calciurie, de l’oxalurie et de l’uricosurie en réponse au stress.
Communication de F. Millán-Rodriguez (Espagne).
Meschi T, et coll. Lifestyle recommandations to reduce the risk of kidney stones. Urol Clin N Am 2011;38: 313-20.
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