UN TRAVAIL prospectif (1) a cherché à identifier les facteurs potentiellement associés au risque de survenue de lésions génitales externes chez les hommes inclus dans l’étude HIM (HPV Infection in Men). L’analyse porte sur près de 2 800 hommes qui, tous les 6 mois pendant 4 ans, ont rempli un questionnaire et eu un examen clinique, complété par des prélèvements des éventuelles lésions génitales externes pour génotypage HPV. Au cours de ce suivi, ces lésions ont été rapportées chez 198 hommes. Certains facteurs de risque ont été identifiés : jeune âge (p = 0,02), utilisation irrégulière de préservatifs (p = 0,01), infection à Chlamydia (p = 0,01), antécédents d’infection génitale à HPV 6/11/16/18 (p ‹ 0,001 – 0,01), et positivité pour l’HPV 6 ou 18 à l’inclusion (p ‹ 0,001 ; p = 0,01).
Pour les condylomes ou les lésions évocatrices, les facteurs de risque sont le jeune âge (p = 0,03), le recours irrégulier aux préservatifs (p = 0,01), les antécédents d’infection génitale à HPV 6/11/16/18 (p ‹ 0,001–0,01) et une séropositivité pour le HPV 6 (p = 0,02).
Le risque de néoplasie pénienne est, quant à lui, plus élevé en cas d’infection à Chlamydia (p = 0,03) ou d’antécédents d’infection génitale à HPV 11 ou 16 (p = 0,01, p ‹ 0,001). D’autres études avec analyse multivariée sont nécessaires pour préciser le caractère indépendant ou non de ces facteurs de risque.
Une étude réalisée par une équipe néerlandaise (2) souligne la fréquence des infections anales par HPV à haut risque chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Dans ce travail, 459 hommes VIH-négatifs et 317 hommes VIH-positifs ont été suivis pendant 11,9 mois en moyenne. Au cours de cette période, 620 infections anales à HPV sont survenues : le taux d’incidence pour le HPV 16 a été de 10,8/100 personnes/an, celui pour le HPV 18 de 7/100 personnes/an. Ces taux ont été supérieurs chez les hommes séropositifs pour le VIH, mais de manière non significative. En analyse multivariée, les sujets séropositifs pour le VIH avaient un risque multiplié par 1,3 de contracter une infection anale à HPV (p = 0,04). Le tabagisme et le fait d’avoir plus de nouveaux partenaires sexuels récents ne constituaient pas des facteurs de risque significatifs.
(1) Pierce Campbell CM et al. Factors associated with the developemt of male external genital lesions : the HIM study.
(2) Van Santen D et al. Anal high-risk HPV incidence among HIV-negative and HIV-positive MSM.
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