QUELLE EST l’évolution de la perception de la vaccination avec le temps ? Pour répondre à cette question, une équipe grecque (1) a évalué les réponses à un questionnaire adressé entre 2005 et 2012 à 5 655 femmes grecques âgées de 18 à 65 ans. Il leur était demandé si elles accepteraient le vaccin HPV pour elles-mêmes ou hypothétiquement pour leur fille ou fils de 13 ans et si non, pour quelles raisons. La première partie de cette enquête, jusqu’en 2010, faisait partie d’une vaste étude – le projet Lysistrata qui sondait les connaissances et attitudes des femmes grecques vis-à-vis du dépistage du cancer du col de l’utérus. L’enquête s’est ensuite poursuivie pendant deux années supplémentaires de façon indépendante.
Avant 2008, année de l’introduction de la vaccination HPV en Grèce, les pourcentages de femmes ayant l’intention de se faire vacciner – ou de faire vacciner leur fille ou fils de 13 ans – étaient très élevés, respectivement de 87 à 91 %, de 79 à 83 % et de 80 à 83 %. Après l’introduction du vaccin, ces pourcentages ont très nettement diminué : 69 à 75 %, 61 à 68 % et 60 à 64 %. Puis ils ont remonté de nouveau entre 2011 et 2012 : 74 à 76 %, 73 à 74 % et 73 % respectivement. Les principales raisons invoquées pour ne pas accepter la vaccination étaient le manque d’information et la peur des effets secondaires. Ces paramètres ont évolué au fil du temps : le manque d’information des premières années a laissé peu à peu la place à la peur des effets secondaires.
Le besoin d’une information précise des parents apparaît également important à la lecture des résultats d’une enquête (2) menée en Argentine, pays à forte prévalence de l’infection par HPV. Le principe de la vaccination est très bien accepté par la majorité (89 %) des mères de jeunes filles âgées de 9 à 15 ans, même si elles ne sont plus que 60 % à envisager la vaccination de leur fille en l’absence de remboursement. Toutefois, l’enquête montre que ces chiffres sont moins bons chez les mères les plus âgées et chez celles ayant des interrogations en matière de sécurité vaccinale ; et que, de façon générale, de nombreuses idées fausses sur la vaccination persistent.
Enfin, à travers 25 entretiens qualitatifs, une équipe suédoise (3) a cerné les raisons pour lesquelles les parents déclinent la vaccination pour leur fille de 10 à 12 ans. Des raisons complexes tournant autour de cinq problématiques : « c’est encore une petite fille » ; « c’est incompatible avec notre mode de vie » ; « manque d’information adéquate sur le vaccin » ; « scepticisme envers la vaccination en général » et « à qui faire confiance ? ».
(1) Agorastos T et al. Trends in HPV vaccination acceptance between 2005 and 2012 in Greece.
(2) Alder S et al. Parental acceptance of human papillomavirus (HPV) vaccination for daughters in a country with a high prevalence of HPV infection.
(3) Grandahl M et al. Not the right time and not enough evidence : parents’reasons to decline HPV vaccination.
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