Plusieurs travaux ont montré la particulière fréquence de l’enthésite en échographie Doppler (ED) dans la spondylarthrite ankylosante. Néanmoins, sa valeur diagnostique chez des patients ayant seulement des rachialgies inflammatoires (RI) évocatrices de spondyloarthrite axiale (axSpA), n’a pas été étudiée. C’est pourtant dans cette situation que le clinicien peut manquer d’outils diagnostiques, dans les formes non radiographiques et avec IRM des sacro-iliaques normales.
La cohorte DESIR apporte des données dans ce domaine. Sur 708 patients ayant des rachialgies inflammatoires récentes évocatrices d’axSpa, 402 ont eu une ED des enthèses périphériques sur trois sites : l’insertion du tendon d’Achille, l’insertion du ligament patellaire et du ligament rotulien (genoux), et les épicondyliens.
La définition d’une enthésite en ED sur ces sites était la présence d’une vascularisation au Doppler puissance sur l’insertion tendineuse (dans les deux millimètres depuis la corticale).
Une enthésite sur au moins un des sites définis a été retrouvée chez 14 % des patients (26 % des cas sur l’insertion achilléenne, 62 % sur une des deux insertions rotuliennes et 34 % sur les épicondyliens). Si l’on prend comme gold standard de diagnostic d’axSpA les critères ASAS pour les formes axiales, l’ED aurait une sensibilité de 13,9 % et une spécificité de 83,5 %, avec une valeur prédictive positive de 69 % et une valeur prédictive négative de 26,8 %. La positivité de l’ED sur un de ces sites ne pouvait être prédite par l’interrogatoire et l’examen clinique puisqu’il n’a pas été noté d’association statistiquement significative entre le site de la douleur spontanée ou provoquée au moment de l’examen et l’enthésite au Doppler.
Fait intéressant, 18 patients avaient une enthésite positive suivant la définition mais ne remplissaient pas les critères ASAS d’axSpA. Or, 65 % d’entre eux remplissaient en fait les critères d’Amor, 89 % les critères ESSG, et 65 % les deux systèmes de critères.
La sensibilité de l’ED des enthèses périphériques chez des patients avec RI est faible (14 %). Mais cette technique pourrait être intéressante dans les RI très évocatrices d’axSpA mais qui ne rempliraient pas les critères ASAS (absence de sacro-iliite radiographique, IRM des sacro-iliaques normales et absence de HLA B27) malgré la présence chez certains de ces patients de plusieurs items de la sphère des spondyloarthrites.
Ceci sera bien sûr à confirmer sur l’évolution à plus long terme de ces patients et sur d’autres populations.
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