Au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR), on peut observer une perte osseuse locale sous la forme d’érosions mais également systémique. La PR fait d’ailleurs partie des facteurs de risque d’ostéoporose dans le calcul du FRAX. Il existe une corrélation entre la sévérité et la durée de la maladie et la perte osseuse. Peuvent s’y associer d’autres facteurs de risque : l’âge, le sexe, la ménopause et un indice de masse corporelle bas, mais surtout la prise de corticoïdes. La perte osseuse est à la fois trabéculaire et corticale. Sur le plan physiopathologique, co-existent diminution de la formation osseuse et activation de la résorption osseuse.
La formation osseuse est contrôlée par la voie Wnt dont les antagonistes naturels sont le DKK1 et la sclérostine. Dans la PR, il existe une augmentation du DKK1 dans la membrane synoviale, dont l’expression est augmentée par les cytokines inflammatoires. L’administration d’anti-DKK1 à la souris contrôle la perte osseuse mais pas l’inflammation. Les taux sériques de DKK1 sont associés à une progression des lésions érosives. La progression structurale est également associée aux variants de DKK1. L’allèle GG est lié à une progression structurale plus rapide.
Les cytokines (TNF alpha, IL1, IL6, IL17) agissent sur la résorption osseuse par l’intermédiaire du RANKL : les souris KO-RANKL ne font pas d’érosions. L’administration d’un anti-RANKL comme le denosumab dans la PR sous méthotrexate entraîne une réduction des érosions et de la perte osseuse mais n’a pas d’effet sur l’inflammation.
Les Anticorps antiprotéines citrullinées (ACPA) jouent également un rôle. Leur présence, en l’absence de polyarthrite, favorise une perte osseuse locale et des érosions. Ils activent directement les ostéoclastes comme en atteste la corrélation entre ACPA et Télopeptide C terminal du collagène de type I (CTX), l’expression des enzymes PAD par les ostéoclastes, et la présence de vimentine citrullinée sur les ostéoclastes. Ils induisent directement une différenciation des ostéoclastes et une augmentation de la résorption in vitro.
Sur le plan thérapeutique, les traitements visant à diminuer l’inflammation et les traitements à visée osseuse auront une action complémentaire. Les cibles thérapeutiques sont nombreuses. Les anti-TNF alpha et le tocilizumab agissent sur les marqueurs biochimiques et la densité minérale osseuse. On n’a que peu de données sur le rituximab et l’abatacept et aucune donnée antifracturaire.
D’après la communication : Inflammation et perte osseuse de Thomas Funck-Brentano
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