Environ 5 % des enfants entre 6 mois et 5 ans présenteront une convulsion occasionnelle, contractions brusques et involontaires, avec un début et une fin bien précises, le plus souvent concomitante d’une fièvre (neuf fois sur 10), facteur déclenchant de la décharge neuronale.
La plupart sont de brève durée et ne requièrent pas de traitement spécifique en urgence, y compris chez l’enfant épileptique (en moyenne 3,6 minutes 3 fois sur 4). Si la crise se prolonge, au-delà de 5 minutes, le risque que survienne un état de mal épileptique et d’éventuelles conséquences cérébrales justifie un traitement de la crise, idéalement entre 5 et 15 minutes après le début de cette crise.
L’enfant est éloigné de sources de danger, placé en position latérale de sécurité une fois les mouvements anormaux terminés. Les manœuvres endobuccales ou tentatives de désobstruction des voies aériennes pendant la crise sont malvenues et à l’inverse souhaitables en phase post-critique. Des signes généraux (comme un purpura fulminans) doivent être recherchés pour une prise en charge spécifique et une BZD rapidement administrée : soit le diazépam en intrarectal à la posologie de 0,5 mg/kg, soit le midazolam buccal selon l’âge (en seringues préremplies prêtes à l’emploi).
Prescription initiale réservée aux spécialistes
Ce dernier médicament, disponible en France depuis mars 2013 en 4 dosages, indiqué dans le traitement des crises convulsives aiguës prolongées des enfants de 3 mois à 18 ans, ne peut être administré par les parents que si un diagnostic préalable d’épilepsie a été posé. En revanche, un médecin intervenant en situation d’urgence sur une crise convulsive a la possibilité d’y recourir sans diagnostic préalable d’épilepsie.
La prescription initiale est réservée aux spécialistes en neurologie ou en pédiatrie, et le renouvellement non restreint. Le produit est déposé grâce à la seringue entre la joue et la gencive, un mode d’administration à l’évidence plus séduisant que la forme intrarectale.
Enfin (et surtout), plusieurs études cliniques qui comparaient l’efficacité et la rapidité d’action du midazolam en solution buccale vs le diazépam par voie rectale ont conclu à la non-infériorité du midazolam buccal, le pourcentage d’arrêt des crises en moins de 10 minutes étant de 65 à 78 %. Son profil de tolérance est comparable à celui du diazépam en particulier, qu’il soit administré par voie rectale ou intraveineuse, notamment en termes de dépressions respiratoires.
Article précédent
Anévrismes de l’aorte abdominale : la chirurgie mini-invasive pour la majorité des patients
Entretiens de Bichat : Internet et ados, le risque d’isolement
Entretiens de Bichat : femmes enceintes et nourrissons, des voyageurs sous haute protection
Anévrismes de l’aorte abdominale : la chirurgie mini-invasive pour la majorité des patients
Crises convulsives de l’enfant et benzodiazépines
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024