Une analyse de la cohorte Investigations Préventives et Cliniques (IPC) montre, sur 5 ans de suivi, que le risque de survenue d’un diabète est augmenté chez les précaires par rapport aux non précaires. Ceci indépendamment des autres différences entre ces deux groupes de sujets. « Les sujets précaires présentant une glycémie intermédiaire devraient donc faire l’objet d’une surveillance et de conseils hygiénodiététiques ciblés », concluent les auteurs.
L’étude porte sur près de 13 000 sujets ayant eu au moins deux bilans de santé entre janvier 2003 et décembre 2010. Parmi eux, 7 400 sont non précaires, 5 500 précaires. Ils ont respectivement 46 et 42 ans d’âge moyen. Le délai entre les deux bilans est respectivement de 5 ±2 ans pour les non précaires et de 3± 2 ans pour les précaires. Le diabète est défini par une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l ou la présence d’un traitement antidiabétique. En fonction de la glycémie à jeun, on a formé trois groupes : glycémie inférieure à 1 g/l ; située entre 1 et 1,25 g/l ; supérieure à 1,25 g/l. Les sujets déjà diabétiques au premier bilan ont été exclus.
L’analyse du risque de conversion diabétique des précaires versus non précaires utilise des analyses de variance et des régression incluant age, sexe, IMC, activité physique, tabagisme pression artérielle, glycémie au premier bilan, cholestérol total, gamma GT, état psychologique et délai entre les deux bilans.
Résultats.
Après ajustement, le risque de diabète au second bilan est quasi doublé chez les précaires : RR = 1,9 (1,3-2,7) ; p ‹ 0,0001. Si la glycémie au premier bilan était inférieure à 1 g/l, le risque de conversion diabétique ne diffère pas. En revanche, il est significativement augmenté par la précarité pour les glycémies intermédiaires (1-1,25 g/l) au premier bilan. Chez les précaires, on a une augmentation de 60 % des évolutions vers le diabète (RR = 1,62, p 0,03).
D’après la communication de F Thomas. Évaluation du risque de survenue d’un diabète en fonction du niveau glycémique et du degré de précarité : cohorte IPC
Article précédent
HbA1c, la tendance
Article suivant
Attention au surtraitement des sujets fragiles
Les comorbidités passent au scanner de l’Assurance-maladie
Difficile équilibre entre trop et pas assez
Quatorze jours de glycémie
Gérer les complications métaboliques des antipsychotiques et des thérapies ciblées
Un an de liraglutide
Une cible indépendante de l’insuline
Que sont devenus les patients ?
HbA1c, la tendance
La précarité majore le risque métabolique
Attention au surtraitement des sujets fragiles
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024