« Il est établi que l’isolement social est un facteur de risque de mortalité et un marqueur de surmortalité de cause naturelle », a rappelé le Dr Cédric Lemogne. Ainsi, le risque de décès est augmenté de 25 à 40 % selon le sexe.
L’isolement social, qu’il s’agisse de l’isolement à proprement parler ou de la solitude ressentie par le patient, a également un impact sur le risque cardiovasculaire, comme cela a été récemment souligné dans une méta-analyse (1).
Le lien entre isolement social et événement coronaire peut découler de différents facteurs confondants, génétiques ou environnementaux. L’isolement social est un facteur de risque de dépression qui est elle-même un facteur de risque cardiovasculaire. Les facteurs comportementaux (tabagisme, nutrition, observance) jouent également un rôle, tout comme le syndrome métabolique, plus fréquent en cas d’isolement social. La perception du sentiment de solitude est par ailleurs très génétique-dépendant.
Et parmi les facteurs environnementaux, des événements tels que la maltraitance durant l’enfance sont associés à une inflammation de bas grade.
« L’inflammation constitue l’une des pistes de recherches », a indiqué le Dr Lemogne, et une étude pilote a montré que l’isolement social est associé à des facteurs codant pour des protéines pro-inflammatoires.
Au niveau cérébral, certaines régions sont impliquées dans le sentiment d’exclusion, ce qui peut in fine aboutir à une augmentation des cytokines pro-inflammatoires.
Des travaux récents ont montré que le striatum ventral, région cérébrale impliquée dans l’appétence pour les aliments gras et sucrés, est stimulée par le sentiment d’exclusion sociale, ce qui peut induire des comportements alimentaires délétères.
Pour le Dr Lemogne, l’isolement social est ainsi un marqueur non spécifique de mortalité cardiovasculaire, par le biais de médiateurs comportementaux et biologiques.
D’après la communication du Dr Cédric Lemogne (Paris)
(1) Steptoe A et al. Proc Natl Acad Sci USA. 2013 Apr 9;110(15):5797-80
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