Dans un contexte de développement de la chirurgie ambulatoire et de la chimiothérapie par voie orale, la coordination entre médecin hospitaliers et libéraux est cruciale. « La plupart des traitements s'effectuent en ambulatoire, et, de plus en plus, à domicile. Le patient pris en charge pour un cancer passe, désormais, plus de temps chez lui qu'à l'hôpital », souligne le Dr Mario Di Palma, oncologue, chef du département ambulatoire à l'Institut Gustave Roussy (IGR) à Villejuif.
Par ailleurs, dans le domaine du cancer, les autorisations de mise sur le marché (AMM) sont de plus en plus précoces. Si l'efficacité de ces médicaments est bien connue des oncologues, leur tolérance -à plus ou moins long terme- l'est beaucoup moins. « Nous assistons à une accélération du temps entre la recherche et la mise à disposition des médicaments. Il nous est donc, aujourd'hui, plus que nécessaire de travailler en étroite collaboration avec les professionnels de santé libéraux qui suivent le patient en ville », indique le Dr Di Palma.
Rendre accessible l'expertise hospitalière au domicile du patient : tel est l'un des enjeux majeurs de la prise en charge du cancer en France pour les prochaines années. « A Gustave Roussy, nous avons mis en place une structure de coordination (qui comprend 4 infirmières de coordination et 1 aide-soignante) et qui a pris en charge 3500 patients l'année dernière. Cette structure de coordination doit permettre au patient et aux professionnels libéraux de joindre facilement l'hôpital. Les outils de télémédecine pourront, à l'avenir, faciliter ce lien », note le Dr Di Palma.
Le rôle clé des infirmières de coordination
Le Dr Di Palma a également créé à la faculté de médecine Paris-Sud un enseignement spécifique (diplôme universitaire de coordination) ouvert à tous les professionnels de santé. « Car le médecin hospitalier ne connait pas toujours bien les interlocuteurs chargés du suivi médical et psychosocial du patient en ville. Quant au médecin généraliste, il a parfois une vision erronée de l'hôpital. Les structures de coordination doivent permettent de faire le lien entre la ville et l'hôpital », ajoute le Dr Di Palma. Parallèlement se développent des structures de coordination côté ville (les futures plateformes territoriales d’appui) en appui direct des professionnels libéraux.
Grâce aux infirmières de coordination, ces structures doivent, notamment, participer au suivi régulier du patient pour anticiper d'éventuelles complications. Quant aux structures de coordination hospitalières (telles que celle de l'IGR) actuellement en expérimentation (1) -et facilement accessibles par le patient et les professionnels- elles devraient se déployer dans les prochaines années à l'échelle nationale.
(1) La DGOS et l'Inca en expérimentent 55 à l'échelle de la France
Article précédent
Quelle est leur place ?
Article suivant
Une voie d’avenir
La RCP sécurise
De l'engagement médical à l'enjeu sociétal
Le patient acteur de sa maladie
Des révolutions thérapeutiques à la portée des patients
Les failles du système d’évaluation et de financement
Accélérer
Quelle est leur place ?
Quand l'hôpital s'adapte au virage ambulatoire
Une voie d’avenir
Actualités vues par l'AERIO
Un enjeu crucial pour la HAS
En Seine-Saint-Denis
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024