Tumeurs bénignes du testicule

L’orchidectomie peut parfois être évitée

Publié le 12/01/2015
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Un des premiers éléments de réflexion est le caractère palpable ou non de la tumeur. En effet, 90 % des tumeurs palpables sont malignes alors que selon une série rétrospective récente, près de la moitié des tumeurs non palpables sont bénignes (1). Ces données corroborent les résultats d’une étude sur 131 patients (2), qui avait montré que les tumeurs de moins de 10 mm étaient bénignes dans 50 % des cas, tandis que celles de plus de 20 mm étaient malignes dans 98 % des cas.

L’examen d’imagerie de première intention est l’échographie, bilatérale. Elle précise le diamètre et le volume de la tumeur, sa localisation et sa structure et recherche des microlithiases. Les tumeurs bénignes les plus fréquentes sont les tumeurs adénomatoïdes et les kystes épidermoïdes. Ces derniers sont huit fois sur dix asymptomatiques. L’aspect échographique en pelures d’oignons (anneaux concentriques) est caractéristique.

Surveillance active dans les tumeurs de moins de 5 mm

Les tumeurs de moins de 10 mm sont diagnostiquées en général dans le cadre d’un bilan de gynécomastie ou d’infertilité ; il s’agit le plus souvent de tumeurs à cellules de Leydig. Chez ces patients, il est parfois possible de proposer une chirurgie conservatrice par voie inguinale, en respectant le déférent. L’intérêt du clampage du pédicule est débattu.

L’examen extemporané permet d’éviter une orchidectomie dans 90 % des cas. La sensibilité est de 100 % dans les tumeurs malignes, mais de 80 % dans les tumeurs bénignes.

En pratique, à la lumière des données d’une étude rétrospective sur 46 cas de tumeurs du testicule découvertes fortuitement, une surveillance active peut être proposée dans les tumeurs de moins de 5 mm (3). Une orchidectomie totale est indiquée dans les tumeurs de plus de 10 mm. Un traitement conservateur peut être envisagé dans les tumeurs de 5 à 10 mm, afin de préserver la fonction endocrine et la fertilité (4).

D’après la communication du Fr Frédéric Michel, Dijon.

(1)Lopez-Fontana G et al. Prog Urol. 2 014 ; 24 (1) : 46-50.

(2) Shilo Y et al. Urol Oncol. 2 012 ; 30 (5) : 719-22.

(3) Toren PJ et al. J Urol. 2 010 ; 183 (4) : 1 373-7.

(4) Butruille C et A. Prog Urol 2 012 ; 22 (1) : 45-52.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9377