Les données sur le rôle des médecins généralistes dans le diagnostic des cancers sont peu nombreuses. Le travail de thèse de la Dr Monia Bouariche (Montpellier), qui visait à analyser les modalités de découverte de cancers dans un échantillon de patients suivis en médecine générale, est à cet égard riche d’enseignements. Cette enquête rétrospective observationnelle, réalisée en 2016-2017, a permis de colliger les données issues de 2003 questionnaires recueillis auprès de 34 584 médecins généralistes sollicités. Les praticiens devaient se référer au dernier patient souffrant d’un cancer vu en consultation. Dans 35 % des cas, c’est le patient lui-même qui avait évoqué le diagnostic en venant en consultation. Dans 44 % des cas, c’est le médecin qui l’avait suspecté, en s’appuyant sur la clinique (28 %), l’imagerie (11 %), la biologie (2,5 %), rarement sur un dépistage systématique (0,3 %). Dans 67 % des cas, le généraliste avait lui-même confirmé le diagnostic, notamment par l’imagerie (46 %) et la cytologie (15 %). Les signes d’appel étaient de trois grands ordres : généraux, cutanés et des douleurs abdominales, ce qui est comparable aux données de la littérature.
« Le couple médecin-patient joue un rôle essentiel dans le diagnostic des cancers, et cette d’étude légitime les médecins généralistes, qui jouent un rôle primordial à toutes les étapes de la prise en charge des cancers, a souligné le Dr Bernard Clary (Trèbes). Le Collège de la médecine générale promeut le suivi conjoint des patients auprès des institutions. » Et comme l’a rappelé le Dr Bernard Frèche (Poitiers), « les généralistes étaient jusqu’alors relativement peu visibles dans le suivi des patients. Le développement d’un suivi conjoint, avec des échanges réguliers, entre le généraliste et les oncologues, est un facteur d’amélioration de la qualité de vie des patients ».
Communications des Drs Bernard Clary (Trèbes) et Bernard Frèche (Poitiers)
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