CE MÉTIER EN PLEIN ESSOR attire de plus en plus de médecins généralistes : pour devenir médecin coordonnateur en EHPAD, l’obtention d’un diplôme spécifique qui se prépare en un an s’impose désormais mais sur le terrain, tous n’ont pas décroché de capacité en gériatrie qui réclame deux ans de formation.
Au-delà de l’examen clinique, le médecin coordonnateur doit disposer de connaissances précises sur les modes de prise en charge, pour faire le lien avec tous les acteurs de la filière médico-sociale. Aujourd’hui, ils sont 805 médecins coordonnateurs inscrits au tableau de l’Ordre mais la fédération française des associations de médecins coordonnateurs (FFAMCO) en recense près de 1 500 au sein des 7 000 EHPAD à travers la France.
Salarié à temps partiel au sein de plusieurs établissements le Dr Xavier Gervais, secrétaire général de cette fédération, explique pourquoi il a quitté son cabinet de médecine générale. « En reprenant la patientèle âgée d’un médecin généraliste, j’ai aussi repris sa part d’activité dans la maison de retraite du village en banlieue bordelaise. Ce qui ne devait rester qu’accessoire est devenu une véritable aventure. » Il explique son quotidien, son expérience managériale acquise au fil des années, le conduisant à la gestion de projet et à la conduite de négociations. « C’est un métier auquel aucune formation ne nous prépare aujourd’hui, et il faut un réel talent pour acquérir les connaissances médico-sociales et juridiques indispensables à notre exercice », ajoute-t-il. Il faut par exemple gérer les urgences notamment liées aux chutes, s’occuper des patients même si les résidents conservent leur médecin traitant. Le médecin coordonnateur sur place a un rôle fondamental pour observer et améliorer les plans de traitement qui permettront de conserver plus d’autonomie et une meilleure qualité de vie jusqu’à son terme.
Du projet de soin au projet de vie.
C’est aussi au jour le jour, lui qui veille sur les transmissions d’informations entre les différentes équipes soignantes. Un travail en équipe qui permet de prendre les bonnes décisions pour construire des projets de vie personnalisée. Que proposer au résident en fonction de ses goûts, de ses choix et surtout de ses capacités cognitives et physiques ? Ces projets de vie personnalisée dépendent naturellement de l’état général, des antécédents. Une somme d’informations que le médecin coordonnateur est seul à détenir, car les médecins traitants pas toujours disponibles peuvent venir au chevet de leur patient deux semaines après un incident. Le médecin coordonnateur fait aussi le lien avec les familles. Les proches discutent souvent avec les soignants, la psychologue et les infirmières, mais la parole du médecin reste cruciale. Il rassure ou informe les proches sur l’état de santé de la personne et éventuellement les opportunités de changer de traitement. Ce contact scelle l’indispensable confiance dans la prise en charge.
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